Grand âge : "Il n’y a pas de vie amoindrie ou de vie minuscule"

Le 10 décembre 1948, la Déclaration universelle des droits de l’homme

Cette date du 10 décembre évoque pour moi le jour où a été adoptée la Déclaration universelle des droits de l’homme dont le préambule énonce de façon puissante ce qu’est la dignité. Permettez-moi de partager cette première phrase avec vous : "Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde..."

 

Les Petits Frères des Pauvres s’inscrivent dans cette droite ligne et nous défendons ce que notre charte énonce comme la "valeur unique et irremplaçable de chaque personne" et ce, quand bien même les personnes elles-mêmes ne se sentiraient plus dignes de vivre. C’est à partir de ce respect inconditionnel que nous construisons une société plus fraternelle. 

 

Des conditions de vie indigne

Si la dignité de la personne est bien inhérente à sa nature humaine, il peut exister des conditions de vie qui, elles, sont indignes. Certains moments de l’existence sont des épreuves si difficiles que certains peuvent avoir le sentiment d’avoir perdu leur dignité. Notre association affirme que nous ne la perdons jamais. Notre présence auprès des personnes âgées les plus isolées, démunies et vulnérables est une manière de le leur dire, de les en convaincre et de contribuer à retrouver cette estime de soi jusqu’à leur dernier souffle.

 

Notre société respecte-t-elle vraiment ses aînés ?

Or, le regard que porte notre société sur la vieillesse contribue hélas à la dégradation du sentiment de dignité des plus âgés. Outre les discours violents qui ont circulé à l’égard de nos aînés pendant la pandémie, nous assistons régulièrement à des formes d’infantilisation ou de perte de leur libre choix. Sans compter les paroles blessantes sur leur inutilité ou leurs incapacités. C’est la raison pour laquelle nous lutterons inlassablement contre ces propos et représentations dégradées de la vieillesse que certaines personnes finissent par croire et intégrer. 

 

Ainsi, nous sommes présents auprès des personnes gravement malades ou en fin de vie pour leur témoigner, par notre présence, toute la considération que nous avons pour elles. Nous sommes aux côtés des plus démunis qui ont été fragilisés par des années de précarité. Notre ligne d’écoute accueille sans jugement la parole de celles et ceux qui n’ont absolument personne à qui parler. Nous allons vers celles et ceux qui, en ville ou dans le monde rural, subissent une mort sociale inacceptable.

 

Il n’y a pas de vie amoindrie ou de vie minuscule

La présence résolument engagée de nos équipes de bénévoles auprès des citoyens âgés les plus vulnérables est un souffle, un élan, qui porte, qui réconforte et qui affirme haut et fort que chacun, quels que soient son âge ou ses capacités, doit pouvoir avoir la meilleure qualité de vie possible. En d’autres termes, qu’il n’y a pas de vie amoindrie ou de vie minuscule. C’est tout cela le respect de la dignité des personnes âgées.