Guerre en Ukraine : face à Poutine qui "se décrédibilise", Zelensky se révèle comme chef de guerre

"Poutine ira jusqu'au bout"

Cela fait plus de quatre jours maintenant que la Russie a attaqué l’Ukraine. Alors que Volodymyr Zelensky a demandé un cessez-le-feu et le retrait des troupes russes, Kiev s’attend à un assaut des Russes. Si, en ce lundi matin, la Russie semble avoir baissé en intensité dans son attaque, c’est un peu "le calme avant la tempête", constate Peer de Jong. "Malheureusement je pense que les Russes ne pourront jamais accepter que Kiev ne tombe pas, c’est impossible, je pense que Poutine va aller au bout de son processus et c’est ça tout le malheur des Ukrainiens."

 

Les Russes pensaient que l’Ukraine allait tomber. Les jours précédents ont montré qu'ils "ont mal évalué la menace". Pour l’ancien colonel des Troupes de Marine "après quatre cinq jours d’offensive, on peut constater une seule chose c’est que globalement les Russes se sont trompés sur la résistance des Ukrainiens et des Européens".

 

Une Europe qui étonne par sa force

 

Face à la menace russe, les pays de l’Union européenne s’organisent. Parmi eux, l’Allemagne, qui débloque 100 milliards d’euros pour moderniser son armée et va consacrer 2% de son PIB à sa Défense. C’est un véritable tournant historique, un changement de doctrine pour tout le pays qui avait suivi une ligne pacifique depuis 1945.

 

Sommes-nous en train d’assister à un réveil de l’Europe ? "Il y a une prise de conscience et de résistance par rapport à cet oukase russe", admet Peer de Jong, pour qui "l’Europe est étonnante par ses réactions, par sa force".

 

Faut-il avoir peur de la menace nucléaire brandie par Poutine ?

 

De l’autre côté, on a un Vladimir Poutine qui s’agite. Ce dimanche 27 février a même été jusqu’à rappeler aux Occidentaux sa "force de dissuasion", comprendre : force de dissuasion nucléaire. Est-ce une posture de communication ou faut-il prendre la menace au sérieux ? En tout état de cause, "on ne sait pas ce qu’il a dans la tête"... Le président russe "sort des règles" et "du schéma habituel", observe l’ancien aide de camp du président de la République. Peer de Jong est l'auteur de "Vous n'oublierez rien, colonel - Aide de camp du président de la République" (éd. Tallandier, 2017).

 

La réponse de Poutine est "totalement disproportionnée" et "absurde", selon Peer de Jong. "Menacer le monde entier d’un échange nucléaire potentiel est absurde parce que le nucléaire ne peut dissuader que le nucléaire. On n’est pas du tout dans ce cadre-là."

 

Volodymyr Zelensky se révèle comme chef de guerre

 

"Poutine est en train d’essayer de mettre en place un rapport de force, de fort à fort, le problème c’est qu’il est devenu faible, lui en Ukraine", d’après Peer de Jong. On a donc d’un côté un chef du Kremlin qui est "dans la gesticulation inutile" et qui "se décrédibilise formellement et totalement pour de nombreuses années". En face de lui, Volodymyr Zelensky, l’ancien acteur comique de la série "Serviteur du peuple", autrefois méprisé voire décrié, se révèle sur la scène internationale comme véritable chef de guerre.