Dans un pays majoritairement orthodoxe, mais où les Églises orthodoxes sont rivales, l'Église gréco-catholique ukrainienne joue la carte de l'unité et de la neutralité. Cette Église rattachée à Rome est en plein renouveau après avoir gravement souffert durant la période soviétique. Alors que l'offensive russe se poursuit, elle fournit aux Ukrainiens une assistance matérielle mais aussi un réconfort spirituel.
L'Église gréco-catholique ukrainienne ne représente que 10 à 11 % de la population. Mais elle est très active sur le terrain sur le plan sanitaire, scolaire, humanitaire. Pour lui venir en aide, l’Aide à l’Eglise en détresse (AED), fondation internationale de droit pontifical, vient de débloquer un million d’euro. Une aide d’urgence destinée aux prêtres et religieux qui portent eux-mêmes secours aux populations locales. Hébergement, nourriture, vêtements mais aussi une présence et aide spirituelle.
80 personnes sont ainsi hébergées par la paroisse du père Paulin Roman Laba, à Brovary, dans la banlieue de Kiev. "De nombreuses personnes sont venues dans notre paroisse en quête d’aide et d’un abri, a-t-il raconté à l’AED, nous avons donc mis en place des abris d’urgence dans le sous-sol de notre monastère et dans l’église en construction." Il ajoute dans son message : "S’il vous plaît, priez pour l’Ukraine."
"Des personnes âgées et malades me demandent de venir chez eux pour les confesser et veulent ainsi être préparées à la mort si cela devait arriver", raconte Frère Vasyl, qui vit près de Marioupol, dans le sud-est du pays. Située à 60 kilomètres de la frontière russe, la ville a été violemment bombardée. Frère Vasyl a déclaré à l’AED : "Nous n’avons pas le temps d’avoir peur. Nous allons rester et aider les gens à surmonter cette situation."
Si elle reste minoritaire aux orthodoxes, l’Église gréco-catholique ukrainienne "a l’avantage d’être neutre". Ralliée à Rome au XVIe siècle, elle "a particulièrement souffert" durant la période soviétique. Mais depuis sa sortie de la clandestinité en 1989, elle est en plein "renouveau", explique Amélie Berthelin, responsable du service information de l’AED. Et surtout, elle "n’est pas prise dans le conflit de ces Églises orthodoxes".
On le sait, en Ukraine, il y a une forte rivalité entre les Églises orthodoxes. Rivalités que Vladimir Poutine utilise dans l'offensive qu'il mène contre le pays. Mais pour l'AED, ce qui compte, c’est "l’unité". "Le peuple est ukrainien avant tout. L’aide est pour tout le monde."
En France aussi l’Église gréco-catholique ukrainienne veut agir pour le peuple ukrainien. Par la prière mais aussi par l’envoi de matériel. "Nous faisons des collectes pour les soldats, les blessés, les réfugiés en Ukraine", explique le père Andriy Morkvas, curé de la paroisse gréco-catholique ukrainienne Saint-Athanase à Villeurbanne près de Lyon.
Ce que l’on peut envoyer en Ukraine depuis la France, ce sont des médicaments pour les blessés, de la nourriture longue conservation, des vêtements, des couvertures… Après l’envoi d’une aide d’urgence en Ukraine, la communauté ukrainienne de la paroisse Saint-Athanase projette d’organiser l’accueil de réfugiés.
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