A l’heure où l'enseignement se fait pour cette semaine à la maison, Patrice Romain, un peu découragé, a décidé de ne pas reprendre le chemin de l’école. Il a été instituteur, directeur d'école, principal de collège. Il publie "Requiem pour l'Éducation nationale" aux éditions du Cherche-Midi dans lequel il lance un cri d’alarme.
Depuis mardi, certains Français ont renoué avec l’école à la maison. La situation n’est pas simple, que ce soit pour les parents et les enseignants, qui ont fait face à de gros problèmes informatiques. Patrice Romain le regrette. "Ça fait un an qu’on aurait dû s’y préparer", lâche-t-il d’emblée. "Malheureusement les professeurs, ce n’est pas simple au quotidien pour eux. C’est compliqué tous les jours", affirme-t-il.
C’est une vision très détériorée de l’école que partage Patrice Romain dans son livre. "L’école pour laquelle j’ai voulu travailler dès que j’étais au CM2 n’est plus celle d'aujourd'hui", déplore l’ancien instituteur et directeur d’établissement. Ce qui a changé selon lui, c’est "l’entrisme de l’islam", de plus en plus pregnant "à force de dire pas de vague".
Selon Patrice Romain, il y a une "omerta" à l’Éducation nationale. "Chacun veut être bien vu de son supérieur et donc camoufle les faits. Le professeur s’autocensure qui fait qu’au final on croit que tout va bien mais c’est une catastrophe", précise-t-il.
L’ancien principal de collège se souvient d’une réunion lors de laquelle "un inspecteur [lui] a clairement dit que le ministre veut que les chiffres valident sa politique". "On nous demande pas de refléter les chiffres mais de remonter les chiffres. Nous sommes très fortement incités à ne pas faire de conseils de discipline dans son établissement", dénonce Patrice Romain.
Celui qui rêvait d’être instituteur depuis tout petit est désormais pessimiste sur l’état de l’Education nationale. "Le professeur qui embrasse cette profession en 2021 est le fruit de cette institution, je doute de son niveau réel. Il a une pression terrible de toute sa hiérarchie pour continuer dans cette démagogie totale", conclut-il.
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