"J'aimerais laisser une planète en bon état" : quand les séniors se mobilisent pour le climat

“Cela m'est arrivé en 2001-2002, quand j'ai lu le troisième rapport du GIEC”. “Cela”, désigne la sensibilisation de Pascal Hugo, 75 ans, à la cause environnementale.

Engagement auprès des jeunes

“Avant d'avoir lu le rapport du GIEC, je ne m'intéressais pas du tout à ça et je roulais avec ma bagnole sans me faire de souci” , raconte-t-il. Ensuite, “tout était dit”. “J'ai réalisé qu'on était dans une impasse de civilisation telle qu'on fonctionnait et qu'il fallait se bouger pour essayer de faire changer les choses” explique celui qui est devenu grand-père depuis. 

Je me désole que la prise de conscience ne se développe pas plus vite, aussi bien chez les jeunes que dans le reste de la population

Il s’engage dans plusieurs associations et sensibilise à la question écologique autour de lui avant de rejoindre le réseau mondial Grand-parents pour le Climat et de participer à la création de son antenne française. “J'ai un lien assez fort avec les jeunes, car en 2018 et 2019, j'ai beaucoup aidé les jeunes qui faisaient des marches le vendredi à Tours” poursuit Pascal Hugo. Il continue aujourd’hui à mener des actions en Indre-et-Loire, notamment contre l’aéroport de Tours. “Nous sommes présents à chaque séance plénière des collectivités territoriales qui financent ces subventions” assure le militant. 

“J'aimerais laisser aux générations futures une planète qui ne soit pas en trop mauvais état” espère Pascal Hugo. “Cela voudrait dire qu'on commence à changer radicalement de fonctionnement et de politique au niveau national et international”, poursuit-il sans excès d’optimisme : “je me désole que la prise de conscience ne se développe pas plus vite, aussi bien chez les jeunes que dans le reste de la population”. 

La fenêtre des 1,5°C presque fermée 

Ce n’est hélas pas le rapport publié le 5 juin 2024 dans la revue Earth System Science Data par une soixantaine de chercheurs de renom qui va lui donner tort. S’appuient sur les méthodes du Giec, les auteurs estiment que la fenêtre pour limiter à 1,5°C la hausse des températures est déjà presque fermée. "Le réchauffement causé par l'homme a augmenté à un rythme sans précédent dans les mesures instrumentales, atteignant 0,26°C en 2014-2023", indiquent ces scientifiques.

Par rapport à l’ère pré-industrielle, ce réchauffement d'origine humaine a atteint 1,19°C sur cette décennie, ce qui témoigne d'une nette augmentation par rapport aux chiffres du dernier rapport publié il y a un an (+1,14°C sur 2013-2022). Pour la seule année 2023, le réchauffement attribuable à l'activité humaine a atteint 1,31°C. Le réchauffement total observé a lui touché 1,43°C, car la variabilité naturelle du climat a également joué, à commencer par le phénomène El Niño.