JavaScript is required

Européennes 2024 : les enjeux écologiques des élections

Un article rédigé par Baptiste Picot - RCF, le 13 mai 2024 - Modifié le 14 mai 2024
Je pense donc j'agisEuropéennes 2024 : les enjeux écologiques des élections

Les Français ont placé le changement climatique comme le deuxième enjeu prioritaire des élections européennes qui se dérouleront le 9 juin. Quels sont les enjeux écologiques qui animent cette arène politique complexe et comment les décideurs européens peuvent-ils répondre aux attentes grandissantes de leurs citoyens en matière de protection de l'environnement ? Une émission Je pense donc j'agis présentée par Melchior Gormand.

Eric Vidal © European Union 2024 - Source : EPEric Vidal © European Union 2024 - Source : EP

Le dimanche 9 juin auront lieu les élections européennes. Ce sont plus de 360 millions d’électeurs à travers l’Union européenne (UE) qui seront appelés aux urnes pour constituer le Parlement et ses 720 eurodéputés. Pour les Français, il s’agira d’élire 81 députés issus de 21 listes. Du 13 au 16 mai, l’émission Je pense donc j’agis s’intéresse aux grandes thématiques de ce scrutin que sont l’écologie, l'agriculture, la crise migratoire et la défense et la paix. Dans cet article, focus sur les enjeux écologiques de ces élections.

Les compétences de l'Union européenne sur l'écologie

Une opportunité d'agir à 27. L'UE peut permettre d’agir en communion sur des sujets forts et déterminants pour l'avenir des Européens. Le sujet de l’écologie en fait partie. "L’Europe a beaucoup de compétences parce qu'elle représente les 27 membres, elle peut donc penser la transition écologique efficacement, car son champ d’action est large. Si on veut faire bouger les choses, c’est mieux d'avoir un accord commun plutôt que de prendre 27 décisions, chacun dans son coin", explique Neil Makaroff, directeur de Strategic Perspective et expert à la Fondation Jean Jaurès.

L’UE a un rôle, celui de tirer les pays vers le haut.

L’Union européenne peut ainsi prendre des décisions juridiques contraignantes conformément aux articles 11 et 191 à 193 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE), qui permet à l’UE d’agir dans les domaines de la politique environnementale. Son pouvoir est cependant limité par le principe de subsidiarité, qui protège la capacité de décision et d’action des 27, et légitime l’intervention de l’Union si les objectifs d’une action ne peuvent pas être réalisés de manière suffisante par les États membres.

Si on veut faire bouger les choses, c’est mieux d'avoir un accord commun plutôt que de prendre 27 décisions, chacun dans son coin. 

Certaines décisions sont ainsi compliquées à prendre, car chaque État a des besoins et des intérêts différents précise Caroline François-Marsal, responsable Europe pour le Réseau Action Climat : "c’est compliqué, mais à 27 c’est normal. L’UE a un rôle, celui de tirer les pays vers le haut", souligne-t-elle. Néanmoins l’Europe tient un cap et incite les États à le suivre. Arnaud Schwartz, vice-président de France Nature Environnement et représentant de FNE au “Comité économique et social européen”, relativise sur la vitesse d'exécution des actions, qui peut paraître lente ou rapide en fonction du point de vue : "si on écoute les scientifiques, c’est trop long, mais vu notre nombre, on peut dire que c’est assez rapide".

Élections de 2019, Green Deal : que s'est-il passé ?

2019, une année décisive. À l'époque, des feux de forêt ayant ravagé l’équivalent de la superficie de la Belgique en Australie et des rassemblement de jeunes militants pour la protection de l’environnement, ont contribué à faire prendre conscience de l'urgence climatique. De manière inattendue, les élections européennes de 2019 ont été marquées par une vague verte. En France, par exemple, la liste d'Europe Ecologie-Les Verts conduite par Yannick Jadot, a récolté 13,5 % des résultats. Un tournant décisif pour Neil Makaroff qui se souvient de cette année marquante : "il y a un avant et un après 2019 et les réformes qui ont découlé du pacte vert comme le principe du pollueur-payeur, font doucement avancer la cause”. 

Il y a un avant et un après 2019. 

Le Green Deal : ambitieux mais pas utopique Ce "pacte vert" a été initié par Ursula Von Der Leyen, élue présidente de la commission européenne en 2019. Une véritable stratégie visant à orienter les acteurs européens vers la transition écologique. Cependant, des mesures trop fortes peuvent devenir problématiques pour ceux qui n’y sont pas préparés, Arnaud Schwartz considère en cela que le Green Deal est bon : "les mesures sont faites pour accompagner les gens. Je trouve que c’est bien parce que le but n’est pas de contraindre ou de forcer mais bien de réaliser une transition”.

Élections européennes : tout savoir sur les enjeux écologiques

Il faut aller voter ! Les élections du 9 juin mettent sur le devant de la scène plusieurs partis politiques qui présentent chacun une vision différente de l’écologie. Jean-Jacques, un fidèle auditeur de l’émission, partage sa vision méfiante vis-à-vis de l’Europe : "je ne fais pas confiance aux 27 et à la Commission européenne qui poursuivent des ambitions personnelles, la France en est le meilleur exemple avec le plan Ecophyto”. Caroline François-Marsal rappelle que les États doivent faire leur part : “l’Europe ne se contente pas d’ordonner, elle tente de concilier en fonction des pays et de leurs caractéristiques, tout en tenant sa direction environnementale”. 

L’Europe ne se contente pas d’ordonner, elle tente de concilier.

Tour d'horizon de quelques idées. Plusieurs mesures sont proposées par les listes qui se présentent pour ces élections. On peut par exemple évoquer la relance du train, moyen fiable et écologique pour se déplacer, avec le "ticket climat"(de 49 euros par mois en France) pour les trains régionaux tout en doublant les financements pour le développement des lignes de transports publics entre les moyennes et grandes villes européennes et en réinvestissant dans le fret ferroviaire.

La question de l’interdiction de "toutes les substances reconnues comme les plus dangereuses (CMR, PBT, PE et neurotoxiques)", et celle du renforcement des contrôles sur les substances chimiques du marché industriel, seront aussi sous les projecteurs.

Enfin, l'indépendance énergétique, avec une obligation de non-ingérence de l’Europe dans ces domaines. D’autres propositions ont également été évoquées comme l'obligation de produire des véhicules électriques de petit gabarit, en installant une barrière douanière sur les véhicules importés. 

À chacun de se faire son avis et d'aller se renseigner sur les propositions des candidats. Rendez-vous le 9 juin dans les urnes !

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

Pour aller plus loin

Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.

RCF
toujours dans
ma poche !
Téléchargez l'app RCF
Google PlayApp Store
logo RCFv2.14.0 (21796db) - ©2024 RCF Radio. Tous droits réservés. Images non libres de droits.