Porteur d'un plan visant à améliorer les conditions d'accueil en crèches, le ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées rappelle l'importance de sortir d'une "vision très quantitative et très sanitaire de l'accueil du jeune enfant" et appelle à "investir dans les métiers de l'humain".
Les conclusions sont alarmantes. Commandé par Jean-Christophe Combe lui-même il y a un an, et publié le 11 avril, le rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) pointe les conditions d'accueil "très disparates" des crèches françaises et évoque même des maltraitances. En conséquence, Elisabeth Borne annonçait début juin un service public de la petite enfance. Des annonces plus précises du ministre des Solidarités ont suivi la semaine dernière "Depuis trente ans qu'on annonce ce service public, je suis le premier ministre à prendre vraiment et réellement les choses en main", se félicite Jean-Christophe Combe.
On va devoir mieux travailler sur la formation, l'accès à ces métiers, l'organisation du travail en crèche
Lors d'un déplacement à Nancy le 30 juin, le ministre a détaillé nombre de mesures à ce sujet. Parmi elles, des revalorisations salariales. "Pour une auxiliaire de puériculture par exemple, c'est plus de 1800 net en plus par an. C'est une augmentation conséquente, soutient-il, mais ça ne fera pas tout : on va devoir mieux travailler sur la formation, l'accès à ces métiers, l'organisation du travail en crèche. Ce volet qualitatif est extrêmement important".
Pour prévenir les maltraitances dénoncées par l'IGAS, Jean-Christophe Combe insiste sur l'importance du dialogue entre les parties prenantes. "Il faut que les parents parlent aux professionnels. Lorsqu'ils déposent leur enfant le matin à la crèche, je les invite vraiment à échanger avec les directeurs, les auxiliaires de puériculture, les éducateurs. Ce dialogue est de nature à rassurer et voir s'il y a des difficultés particulières", assure-t-il.
Le ministre a également annoncé un reciblage des contrôles. Car pour l'instant, "on contrôle la hauteur de la poignée de porte au lieu de s'assurer que le bien-être de l'enfant est vraiment respecté", soupire-t-il. L'ancien directeur général de La Croix-Rouge veut remplacer une foultitude de normes absurdes par plus de bon sens et plus de moyens. "Il faut investir dans les métiers de l'humain. Ce que me disent les auxiliaires de puériculture, c'est qu'elles ont perdu le sens de leur métier parce qu'on a une vision très quantitative et très sanitaire de l'accueil du jeune enfant", déplore-t-il. Et de rendre hommage à ces professionnels, et de saluer leur "rôle extrêmement important pour l'enfant comme pour la société. Il faut le rappeler, et redonner du sens à ces beaux métiers de l'humain".
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