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Jeux olympiques de Paris : prévenir la traite des êtres humains

RCF, le 10 juillet 2024 - Modifié le 16 juillet 2024

Exploitation sexuelle, esclavage domestique ou encore travail forcé, une nouvelle campagne de sensibilisation et de lutte contre la traite des êtres humains est lancée à 15 jours du début des Jeux olympiques de Paris.

De nombreux sportifs participeront à une campagne de sensibilisation et de lutte contre la traite des êtres humains. ©Dragan Leckic/Hans Lucas.De nombreux sportifs participeront à une campagne de sensibilisation et de lutte contre la traite des êtres humains. ©Dragan Leckic/Hans Lucas.

C’est le grand retour d’Usain Bolt aux Jeux olympiques. Pendant les Jeux Olympiques de Paris 2024, le meilleur sprinteur de tous les temps et d'autres sportifs participeront à une campagne de sensibilisation et de lutte contre la traite des êtres humains. Elle a été imaginée par l’association It’s a Penalty. Des spots de 30 secondes seront diffusés par les compagnies aériennes à destination de Paris. Des affiches seront déployées dans des lieux de passage dans la capitale en invitant le public à scanner un QR code en cas de suspicion d'abus.

De grands évènements propices aux abus

"Les grands rassemblements sportifs ou culturels ou artistiques qui réunissent un grand nombre de personnes attirent aussi malheureusement les trafiquants. Nous pensons que les Jeux olympiques, c'est l’occasion de vraiment faire comprendre qu'on peut agir pour combattre l'exploitation. Sous toutes ses formes, c'est-à-dire à la fois l’exploitation sexuelle, mais aussi l'esclavage domestique, le travail forcé, la contrainte à commettre des délits, l'obligation à mendier" rappelle Geneviève Colas, coordinatrice du collectif contre la traite des êtres humains pour le Secours Catholique Caritas France, associé à cette nouvelle campagne.

Des doutes sur les capacités à accueillir les victimes

Il y a déjà 6 mois, ce collectif rassemblant 28 associations françaises avaient déjà lancé sa propre campagne de sensibilisation : "on voudrait toutes et tous que ce soit une fête". Aujourd’hui Geneviève Colas, se réjouit d’une prise de conscience, mais a des doutes sur les capacités d’accueil pour les victimes. "Pour nous, c'est la faiblesse aujourd'hui. On a beaucoup, beaucoup dit auprès des préfectures que c'était important d'avoir des lieux d'accueil qui vont permettre d'entendre et de comprendre les victimes, donc avec des interprètes. Des lieux suffisamment corrects pour pouvoir dire des choses difficiles, parce que si on découvre des personnes victimes, il faut aussi pouvoir parfois les éloigner des trafiquants."

82% des victimes sont des femmes

Pour ce collectif, il ne s'agit pas simplement "de faire quelque chose au moment des Jeux olympiques, mais que la victime soit prise en compte, que la justice puisse passer après." En 2022, près de 3.000 victimes ont été accompagnées par 72 associations en France, dont 2.675 exploitées au moins en partie dans l'Hexagone. Parmi elles, 82 % sont des femmes et 70 % originaires d'Afrique. Toute suspicion d'abus peut être signalée aux services de police, via le 17.

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