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JO 2030 : “On nous vend du rêve, on nous vend du vent !”

Un article rédigé par Violaine Rey - RCF, le 3 janvier 2024 - Modifié le 9 janvier 2024
Journal Local · RCF Savoie Mont-BlancEdition du jeudi 04 janvier 2024 à 08h01

Ce samedi à Chambéry, Grenoble ou Paris les militants du collectif No JO chausseront les skis à même le goudron. Une parodie de course de ski sans neige, pour dénoncer des Jeux olympiques dans les Alpes jugés irréalistes et écocidaires.

Parallèlement aux militants, plusieurs sites pressentis pour accueillir des épreuves craignent d'ores et déjà de manquer de neige - © CanvaParallèlement aux militants, plusieurs sites pressentis pour accueillir des épreuves craignent d'ores et déjà de manquer de neige - © Canva

Ni possible, ni souhaitable

 

Stéphane Passeron, ancien athlète olympique de ski nordique, a fait partie des premiers à s’élever contre la candidature de la France aux JO de 2030. “À l’époque, la candidature était uniquement celle des Alpes du Sud et nous avions commencé à monter un collectif pour alerter les gens” , explique-t-il. Si le dossier ne séduit pas, la région PACA ne jette pas l’éponge, se rapproche de sa voisine AURA et tient désormais ses Jeux.

Incompréhensible pour l’ancien skieur qui prend la météo à témoin. “On est début janvier, il n’y a pas de neige en moyenne montagne, on a eu des inondations cet automne, la sécheresse cet été ! On nous vend du rêve, mais il faut se réveiller là !”

Des Jeux impossibles à organiser en raison du réchauffement climatique et qui ne ferait, selon le collectif, qu’aggraver la situation. “Les scientifiques pointent du doigt les grands événements, sportifs ou non” explique Stéphane Passeron. “Rien que pour les JO de Paris, on attend 15 à 16 millions de touristes/spectateurs. On peut imaginer le nombre d’avions que ça représente ! C’est une folie.

Une décision unilatérale

 

Si la décision du CIO de rentrer en dialogue ciblé uniquement avec les candidats français a mis un coup au moral des militants du collectif, leur porte-parole en est convaincu, les citoyens vont se lever. “Il y a eu des sondages dans le Figaro, le Progrès, sur des radios locales… À chaque fois, c’est entre 60 % et 70 % des gens qui n’en veulent pas de cette candidature”. Comme d’autres collectifs, “NO JO” demande la réalisation rapide d’une consultation de la population. Sur son site il l'affirme, les envies des habitants sont toutes autres : logements abordables, santé ou transports en commun.

Ça a été décidé par trois personnes : Renaud Muselier, Laurent Wauquiez et David Lappartient. Ils ont eu un entretien de 45 minutes avec le CIO et avec un dossier qui faisait 10 pages, ils ont décidé de l’avenir des Alpes

Au déni climatique, s’ajoute selon le collectif un déni démocratique et financier. “Ça ne sera pas rentable parce que même avec des canons, en 2030, on ne fabriquera pas de la neige… Ce sera 15 jours de fête et 15 ans de dettes et ça, on n'en veut pas”. Un message qu'il clameront haut et fort ce samedi, à 13h30, au Parc du Buisson Rond, à Chambéry.

 

Le malaise des anciens athlètes olympiques
“Ça a été nos vies par le passé, mais il faut en faire le deuil. Nous ne pouvons plus organiser des événements comme les Jeux dans les Alpes ou ailleurs !” tranche Stéphane Passeron. Un avis partagé par l’ancienne biathlète Marie Dorin-Habert, qui veut malgré tout croire à la création de JO résilients. À l’inverse, Edgar Grospiron n’a pas caché sa joie à l’annonce de la décision de CIO saluant des “perspectives sympa pour nos enfants”.

 

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