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Jour du dépassement : à partir d'aujourd'hui, l'humanité vit à crédit

Un article rédigé par Manon Muller - RCF, le 1 août 2024 - Modifié le 1 août 2024

Le 1er août 2024 marque le jour du dépassement, un triste rappel que l'humanité a épuisé les ressources que la planète peut renouveler en une année. À partir de ce jour, nous vivons "à crédit", et consommons des ressources qui ne seront pas renouvelées. Cette date symbolique, calculée par l'ONG Global Footprint Network, met en lumière les défis écologiques majeurs auxquels nous devons faire face.

La capacité des forêts à absorber du CO2 a considérablement diminué entre 2023 et 2024 © Nicolas Adamy/ Hans Lucas La capacité des forêts à absorber du CO2 a considérablement diminué entre 2023 et 2024 © Nicolas Adamy/ Hans Lucas

Calculé à partir des données en libre accès de l'ONU, le jour du dépassement de cette année arrive cinq mois avant la fin de l'année et un jour plus tôt que l'année dernière. Alors que 2023 avait marqué une légère amélioration pour la première fois depuis des décennies, en dehors de la période COVID-19, 2024 montre une tendance préoccupante.

En 1970, le jour du dépassement avait lieu le 29 décembre.

Pourquoi cette dégradation ? 

Pour déterminer cette date, l'ONG prend en compte de nombreux facteurs. Jean-Louis Bergey de l'ADEME (Agence de la Transition Écologique) explique que la perte massive des puits de carbone terrestres est le principal facteur de cette dégradation "On regarde ce que la terre peut nous fournir globalement et ensuite on regarde ce que l'on consomme. Alors ce qui change le plus, c'est l'absorption du CO2 par les forêts. C'est un indicateur pour à peu près la moitié du chiffrage", explique-t-il. 

Les feux de forêts 

La capacité des forêts à absorber du CO2 a considérablement diminué entre 2023 et 2024, principalement en raison des incendies dévastateurs de 2022-2023. "On perd des arbres qui vont absorber du CO2. Et avec les feux, on émet du CO2. Donc on a une double peine dans cette affaire-là", ajoute Jean-Louis Bergey. 

Les principaux puits de carbone terrestres, tels que les forêts et les sols, n'auraient absorbé que 1,5 à 2,6 milliards de tonnes de CO2 l'an passé, selon une première étude. En 2022, 9,5 milliards de tonnes avaient été absorbées. 

Du côté de l’Agence française de la transition écologique, celle-ci déclare que "ce 1er août est l’occasion de rappeler les limites planétaires, d’autant que le compteur ne repart pas à zéro à chaque 1er janvier, ces tensions s’accumulant année après année". 

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