En 2015, l’Europe dépassait le million d’entrées irrégulières, conséquence de la crise syrienne. Les flux sud-nord sont largement commentés en Europe et s’inscrivent parfois dans les débats politiques et sociétaux. À l’occasion de la journée internationale des migrants, RCF prend le pas et s’intéresse cette fois aux routes migratoires sud-sud de plus en plus fréquentes et surtout parfois très encadrées.
En 2020, le nombre de flux de réfugiés a largement augmenté dans le monde et a atteint 34 millions de personnes déplacées, selon les chiffres de l’ONU. En cause : “les conflits et les situations économiques qui mettent les gens dans des situations de vulnérabilité”, justifie Jean-Christophe Dumont, chef de la division migration internationale à l'OCDE.
Parmi les grands nombres de déplacés de ces dernières années, le Venezuela compte huit millions de personnes qui ont dû quitter le pays en raison de la situation économique intérieure. “C’est sans doute le premier pays”, en termes de nombre de déplacés.
Avec ses sept millions de réfugiés, le Soudan est également très haut dans ce classement. “En raison du conflit, beaucoup de soudanais ont dû se réfugier dans les pays voisins”, détaille Jean-Christophe Dumont qui explique aussi que la crise syrienne en cours depuis 2011 fait aussi partie de ces flux migratoires sud-sud importants.
Dans l’inconscient collectif, les flux migratoires sont aussi signe de désespoir ou de déplacements forcés. Mais ce n’est pas toujours le cas, nous apprend Jean-Christophe Dumont. “L’immigration familiale est un moteur fort tout comme les opportunités économiques qui jouent un rôle prépondérant”. Certains répondent à des besoins de main-d'œuvre dans d’autres pays et ont donc besoin de bouger.
L’essor économique des pays du Proche-Orient n’a pas échappé aux populations du sud dans le besoin. “L’ensemble des pays du Golfe dépend aussi de la main-d'œuvre étrangère dans beaucoup de secteurs, notamment des secteurs peu qualifiés comme le bâtiment”, raconte le chef de la division migration internationale à l’OCDE.
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