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La Nuit des Témoins : une semaine pour honorer les martyrs chrétiens d’aujourd’hui

Un article rédigé par Philomène Dubois - RCF, le 18 novembre 2024 - Modifié le 19 novembre 2024
L'invité du week-endLa Nuit des Témoins : une semaine pour honorer les martyrs chrétiens d’aujourd’hui

Chaque année, La Nuit des Témoins propose une semaine de réflexion et de prière pour se souvenir des martyrs chrétiens contemporains. Dans son dernier rapport publié en octobre, l’Aide à l’Église en Détresse (AED) alerte une fois encore sur la situation préoccupante des chrétiens à travers le monde. Si la gravité de cette réalité est souvent méconnue en Europe, l’AED dénonce des phénomènes alarmants : une extinction progressive des communautés chrétiennes au Moyen-Orient, des massacres dans la région du Sahel, un harcèlement constant en Asie et un exil croissant en Amérique latine. Témoignage de Benoît de Blanpré, directeur de l’AED en France, sur la situation des chrétiens dans le monde. 

Benoît de Blanpré © DrBenoît de Blanpré © Dr

En 2024, on estime que 250 millions de chrétiens ne peuvent pas vivre leur foi librement. L’AED a recensé 61 pays où de graves violations de la liberté religieuse sont constatées.

Des chrétiens tués au nom de leur foi

En 2024, dans de nombreux pays à travers le monde, il est difficile d’être chrétien. Ces difficultés se manifestent parfois par des oppressions exercées par les autorités, reléguant les chrétiens au statut de "citoyens de seconde zone", explique Benoît de Blanpré. "Certains chrétiens n’ont pas les mêmes droits que le reste de la population." Les difficultés peuvent être encore plus graves, allant jusqu’au martyre, témoigne le directeur de l’AED. "Aujourd’hui encore, des chrétiens sont tués au nom de leur foi."

Aujourd’hui encore, des chrétiens sont tués au nom de leur foi.

Benoît de Blanpré identifie plusieurs ennemis des chrétiens dans le monde, notamment les pouvoirs autoritaires, présents par exemple en Asie, en Amérique latine et en Afrique subsaharienne. Ce sont des pouvoirs forts qui détestent la liberté et la vérité. Or, l’Église, au nom du Christ, parle de la vérité, de la liberté, de la vie, et dénonce les comportements des pouvoirs autocratiques, explique le directeur de l'AED "Les martyrs sont des évangélisateurs, des témoins, rappelle-t-il. "Le Nigeria est l’un des pays où les chrétiens sont les plus martyrisés au monde. Dans ce pays, où vivre sa foi chrétienne peut coûter la vie, j’ai vu des séminaires pleins à craquer", témoigne Benoît de Blanpré.

L’Église : un acteur humanitaire important

Là où elle est présente, l’Église se met au service des populations, explique Benoît de Blanpré. Elle participe à l’unité des populations dans les pays où elle est implantée. "L’Église est un ferment du développement et de l’unité, car elle se met au service de toutes les confessions, de toutes les ethnies. Elle joue un rôle prioritaire dans l’éducation, les soins et l’accueil." Pour Benoît de Blanpré, il peut subsister le souvenir du colonialisme dans certains pays, mais l’Église est majoritairement perçue comme une institution ayant largement contribué au développement de nombreuses régions du monde.

L’Église est un ferment du développement et de l’unité, car elle se met au service de toutes les confessions, de toutes les ethnies.

L’AED a mené une mission au Liban il y a quelques mois. Benoît de Blanpré témoigne de l’importance que l’Église représente sur ce territoire. "Qui tient aujourd’hui les écoles, les dispensaires, les hôpitaux ? Qui distribue des médicaments, des vêtements ? C’est l’Église. Si elle part, une part essentielle de l’aide à la population disparaîtra." Le départ de l’Église provoquerait un profond déséquilibre dans la région et aurait des conséquences dramatiques, poursuit-il. Les œuvres de charité mises en place par l’Église sont au service de tous, rappelle le directeur de l’AED.

La Nuit des Témoins : pour ne pas oublier

Tout au long de la semaine de La Nuit des Témoins, trois témoins partageront leurs histoires. Originaires du Burkina Faso, d’Arménie et du Pakistan, ils prendront la parole à Ajaccio, Rennes, Versailles et Bayonne. "La première chose qu’ils veulent nous dire, c’est : Ne nous oubliez pas. Un chrétien sur sept vit dans un pays où la liberté religieuse n’est pas pleinement respectée", rappelle Benoît de Blanpré. Pour lui, éclairer de rouge les édifices religieux pendant une semaine est un geste symbolique, un moyen de rendre visible cette souffrance. Cet événement est également une invitation à prier pour les chrétiens persécutés. "Nous croyons en la puissance de la prière, qui peut véritablement changer les choses", conclut-il.

 

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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