L'ain, un territoire pour les amoureux du vélo

 

Que vous soyez plutôt vélo de route, chemin, montagne ou au bord de l’eau, l’Ain est reconnu comme une terre de cyclisme avec un beau terrain de jeu pour les amateurs de pédales. Le peloton du tour de France a notamment foulé les routes aindinoises, le 3 juillet.  D’ailleurs, au printemps, le troisième plus grand espace VTT de France a été labellisé sur les territoires des 5 intercommunalités de la montagne de l’Ain, avec 1 500 km de pistes pour 100 parcours. 

 

Un terrain de jeu pour tous les goûts

 

Jean-Michel Flochon, moniteur de ski l’hiver et de VTT l'été, encadre des activités vélo pour tous les niveaux et tous les âges sur le plateau d’Hauteville et le haut Bugey. On lui a demandé en tant que pratiquant pourquoi l’Ain était un territoire idéal pour les cyclistes

 

On a toute la plaine de l’Ain, on a la Dombes qui a son charme. On a la Bresse, le bas Bugey qui est magnifique aussi. On a un terrain de jeu qui est vraiment bon. Dès qu'on arrive un peu sur les montagnes du Bugey. Ça reste des routes de moyenne montagne, et puis après on a quand même le Grand Colombier. C'est un des cols les plus durs de France pour l'oublier et ça attire beaucoup de monde. C'est une pierre précieuse chez nous ! 

 

Selon le guide VTT, les gens viennent chercher la plénitude, la solitude . 

 

Les gens viennent chercher des espaces de verdure où l’on est bien, à respirer l'air pur. C'est quand même vraiment notre atout numéro 1 ici. Je pense que depuis le Covid, on voit bien que les gens ont besoin un peu de profiter, de bouger, de découvrir, et de prendre l'air quoi. 

 

(Ré)apprendre à faire du vélo

 

Le conseil de Jean-Michel Flochon, pour faire du vélo dans l’Ain est de prendre un moniteur, de se renseigner pour bien apprendre à faire du vélo. 

 

Il y a quand même plein plein de choses à savoir faire. Que ça soit de savoir rouler sur la route, il y a toutes les utilisations du vélo. On le voit avec le vélo électrique,  il y a des gens qui ne savent pas utiliser leur vélo par rapport à l'assistance électrique. C'est-à-dire, ils ne mettent pas les bonnes vitesses. Il y a un apprentissage à faire et nous les moniteurs, on est vraiment là pour aider les gens à pouvoir profiter pleinement de l'activité vélo. Et puis après il y a tout ce qui est technique. Forcément, dès qu'on est en VTT, on ne peut pas aborder les chemins comme ça sans avoir aucune connaissance de franchissement, de notion de pilotage et de bonne utilisation des vitesses en fonction du terrain. Ca peut être bête, d’apprendre à savoir faire du vélo, mais en fait, on se rend compte que dès qu'on veut sortir un peu des sentiers battus et faire des choses un peu plus intéressantes, il faut un minimum de technique. 

 

Le Grand Colombier, un col emblématique

 

Jean-Michel Flochon l’a évoqué, le Grand Colombier est un col emblématique du département, connu mondialement mais ça n'a pas toujours été le cas. Michel Pélissier a été l’un des premiers à réussir à aller au bout des 4 montées en 1992. Et avec quelques passionnés du coin, ils ont créé la confrérie des fêlés du grand colombier, à l’époque, encore méconnu et souvent évité par les cyclistes pour ses côtes pentues. Puis, le passage du Tour de France en 2012 a permis au collectif d’avoir plus de 200 fêlés tous les ans qui monte le Grand Colombier par 2,3 ou 4 de ses routes d'accès en une journée. Michel Pélissier nous explique ce qui fait la particularité de cette montagne. 

 

Il est relativement bas par rapport au grand col des Alpes puisqu'il culmine à 1500 mètres. Il a la particularité de démarrer à 250 mètres d'altitude donc ça fait quand même une montée qui fait un peu plus de 1200 mètres de dénivelé, quelle que soit la face. On a surtout des gros pourcentages d'au moins 14 % sur chaque versant et même des passages à plus de 20 %. 

 

Chaque année, des journées cyclos sont organisées sur ce col. Elles permettent de réserver exclusivement les 4 routes aux cyclistes. Et ces journées amènent du monde chaque été. 

 

On a de plus en plus de gens qui viennent relativement loin. La dernière fois, au mois de juin, on a des gens des Vosges qui sont venus exprès pour la journée cyclo et qui après profitent de quelques jours de vacances pour venir découvrir la région. Mais, il y a vraiment des gens qui viennent de plus en plus loin, même si la majorité des participants viennent des grandes villes environnantes, c'est-à-dire Lyon, Genève, Chambéry, Annecy. Et puis bien sûr, en juillet / août, tous les vacanciers qui sont dans la région.

 

Les prochaines journées cyclos auront lieu le 10 août et le 14 septembre. 

 

Un label “Accueil vélo”

 

Les acteurs du département continuent de promouvoir ce tourisme de vélo, souvent itinérant. Dernièrement l’Office de tourisme Pays de Gex et sa station Monts Jura de Lélex ont reçu le label “Accueil vélo”. Une distinction qui lui permet de recevoir les cyclotouristes et autres passionnés de vélo dans les meilleures conditions. C’est le huitième Office labellisé. Les hébergeurs peuvent également recevoir cette certification. Marie Catherine Dewes, propriétaire d’un gîte à Ordonnaz a reçu le label accueil vélo en avril 2021, la première sur les 147 actuels. Elle nous explique ce qu’il apporte aux cyclo-voyageurs. 

 

Ça permet de garantir un accueil au cycliste avec tous les prérequis nécessaires pour un accueil, c'est-à-dire qu'il aie le matériel qui est prévu pour réparer les vélos. On donne aussi la possibilité de quitter le logement plus tôt pour les personnes qui font des longs périples. Ils ont accès à des informations touristiques et des conseils de la part de l'hébergeur. Et on leur donne accès à des locaux pour nettoyer leur vélo ou leurs vêtements.

 

Pour Marie-Catherine, ce label a son importance. Elle souhaite d’ailleurs qu’il se développe dans l’Ain. 

 

C'est très important qu'ils développent dans l'Ain parce que nous essayons de développer les itinérances à vélo. Les personnes ont vraiment besoin d'avoir une garantie d'être accueilli dans différents gîtes parce que souvent ils font des étapes. 

 

Une émergence des vélos électriques

 

Un des critères du label Accueil vélo, est de mettre à disposition un service de location de vélo dans un rayon proche du site labellisé. C’est dans cette dynamique que Gregory Lange a ouvert un magasin de vélo à Montceaux, près de Chaneins. Il vend, loue, monte et répare les vélos. Et du côté location, leur parc est uniquement composé de VAE, vélo à assistance électrique. 

 

La demande est principalement sur les VAE. On va dire que 8 demandes sur 10, c’est du vélo électrique. Donc on a priorisé ces ces produits-là.

 

La demande de vélos à assistance électrique a largement augmenté ces dernières années. Mais pour Gregory c’est une manière de rendre le vélo plus accessible. 

 

Aujourd'hui le vélo électrique, ça va permettre à certains de faire le domicile-travail comme à d'autres d'avoir une pratique très sportive et d'aller plus loin. On a beaucoup d'usagers qui utilisent les vélos électriques pour juste continuer à faire ce qu'il faisait plus tôt. Donc on a plutôt ouvert un regard bienveillant là-dessus et ça permet de mettre des gens sur le vélo. 

 

Quel vélo pour ma pratique ? 

 

Choisir un vélo adapté c’est d’abord identifier sa pratique et son niveau. 

 

Ce qui va changer principalement, ça va être pas mal de choses, ça va être la position que le pratiquant va voir sur le vélo. Est-ce qu'il va avoir une position plus ou moins sportive, plus ou moins droite ? Après, on va regarder aussi le confort du vélo : est-ce qu'on va mettre des suspensions, la taille des pneumatiques. Et c'est ce qui fait qu'on va osciller entre un vélo typé  urbain avec un peu de suspension jusqu'au vélo vraiment typé sportif pour aller chercher un peu plus de vitesse. C'est un petit peu là-dessus qu'on va s'attarder.

 

C’est aussi le premier département de France en termes d’organisation d’événements cyclistes avec le Tour de l'Ain, la Bisou, l’Aindinoise, La forestière ou encore avec 5 passages du Tour de France sur les 7 dernières années. L’Ain a pour vocation à entrer dans le top 5 des destinations nationales touristiques.

 

Retrouvez d'ailleurs l'interview de Philippe Colliou, directeur du Tour de l'Ain sur l'édition 2024.