Après une nouvelle offensive militaire éclair de l'Azerbaïdjan, l'enclave séparatiste du Haut-Karabakh a définitivement capitulé. Désormais, ses habitants n’ont plus le choix : il faut fuir l’épuration ethnique au risque de la mort.
Toujours de vives tensions dans le Haut-Karabakh. Les habitants de l’enclave montagneuse fuient par dizaines de milliers vers l’Arménie voisine. Désormais, ils prennent la route car ils craignent d'être victimes de persécutions de pogroms.
Il faut dire que l'Azerbaïdjan a commencé le nettoyage ethnique dans le Haut-Karabakh. “Il y a un exode qui rappelle l’exode de 1940 en France. Ce sont plusieurs dizaines de milliers de voitures qui sont en train de prendre le corridor de la Chine pour rejoindre l’Arménie”, raconte Tigrane Yégavian, auteur de la géopolitique de l’Arménie aux éditions Bibliomonde. “Ils n’ont plus le choix entre la valise et le cercueil. Quasiment tous les journalistes ont quitté la zone”.
Les élus locaux ont largement été pris pour cible lors d’actes barbares également. “Difficile de savoir tout ce qu’il se passe mais nous savons que dans une localité à Martuni dans l’Est, le maire a été tué à la hache”.
En tout, ce sont 120.000 Arméniens chrétiens du Haut-Karabakh qui sont sur la route de l’exode. Pourtant, ce n’est que l’acte 1 d’une destinée tragique. L’Azerbaïdjan et son allié turc auraient bien l’intention de ne pas s’arrêter là. “Je m’attends à de nouvelles exactions”. Là-bas, “l’Arménophobie fait partie des fondamentaux de la culture. Je m’attends au pire”, s’inquiète Tigrane Yégavian
Sur les réseaux sociaux azéris, les publications sont sans pitié pour le peuple arménien. Ils “véhiculent des appels aux meurtres, aux viols des femmes, et à incendier toutes traces du patrimoine chrétien arménien”.
“L'Arménie est aujourd’hui en danger de mort. Je pèse mes mots”, répète l’auteur de la géopolitique de l’Arménie. Après le drame qui se joue dans le Haut Karabakh, l’intégrité territoriale de l’Arménie est aujourd’hui menacée dans l’indifférence générale de la communauté internationale. Face à la situation catastrophique dans l’enclave séparatiste, Emmanuel Macron a tout de même eu des mots pour les populations locales. Il a assuré que la France était vigilante à l’intégrité territoriale de l’Arménie.
Des déclarations, certes, mais pas de sanctions, regrette Tigrane Yégavian. “Il impose un supplice chinois aux Arméniens. En aucun cas, la France ne parle de dissuader le bourreau. Le bourreau turco-Azéri se sent libre car il n’y a aucune marque de sanctions occidentales”. Des sanctions qui pourrait par exemple prendre la forme d’un rappel d’ambassadeur ou la délocalisation d’entreprises implantées, comme l’est Total.
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