Au lendemain du premier tour des élections législatives, la question à se poser pour dimanche prochain est la suivante : faut-il souhaiter une majorité absolue ou une majorité relative à l'issue du second tour ? Pour le Père Laurent Stalla-Bourdillon, ancien aumônier des parlementaires, une majorité relative obligerait les parlementaires à travailler ensemble et à avoir des réflexions communes.
"C’est un poncif de le dire mais le système de représentation nationale est malade." Laurent Stalla-Bourdillon, prêtre et théologien, réagit au taux d’abstention record de plus de 52% pour ce premier tour des élections législatives. "Il y a une forme de désintérêt des Français mais à qui la faute ?" Le directeur du Service pour les Professionnels de l'Information observe, inquiet, la "spirale terriblement négative où finalement les électeurs se désintéressent des politiques et les politiques, mystérieusement, semblent tout faire pour désintéresser les électeurs…"
Ce dimanche 19 juin, ce sera le second tour des législatives. "La grande question qui va se poser et qui est déterminante pour la prochaine législature : oui ou non y aura-t-il une majorité absolue ou une majorité relative ?" Faut-il souhaiter une majorité relative pour espérer plus de débats ? "Je le pense, répond Laurent Stalla-Bourdillon, parce que c’est mettre dans l’obligation les parlementaires de travailler ensemble, de faire droit à des réflexions communes, peut-être à des concessions particulières." À l’inverse, une majorité absolue est synonyme de "serrage de vis" sur le groupe majoritaire. "Pour que finalement les questions ne se posent pas et que les parlementaires votent ce que le gouvernement a décidé qu’il fallait voter..."
Ancien aumônier des parlementaires, de 2012 à 2018, Laurent Stalla-Bourdillon a constaté à quel point ils sont "pris" entre des consignes de parti d’un côté, et, de l’autre, "une forme de pression sociale qui s’impose". Difficile dans ce contexte "d’amener une réflexion et un débat".
"Je ne sais si les Français le ressentent, dit-il mais c’est un travail particulièrement difficile", observe le Père Laurent Stalla-Bourdillon. "Un parlementaire c’est une personne, une histoire, des passions, des goûts un engagement politique, une famille, c’est une existence bouleversée par des allers retour avec Paris...
Entre la Nupes, LREM et le RN, les trois partis arrivés en tête, aucun ne correspond à 100% à la pensée sociale de l’Église. Comment voter en chrétien ? Pour Laurent Stalla-Bourdillon il y a trois niveaux de réflexion : "Il y a d’abord l’idée que l’on se fait de la personne humaine, ensuite celle que l’on se fait du corps social et de la société qui a besoin d’être unifiée, et le troisième niveau le corps environnemental." Entre ces trois niveaux de réflexion, "il y a une articulation qu’un chrétien doit toujours avoir à l’esprit".
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