L'Agence européenne des médicaments a approuvé le 14 novembre un nouveau traitement innovant : le Leqembi. Ce nouveau médicament ne guérit pas, mais ralenti la maladie d’Alzheimer.
Il ne s’agit pas encore de guérir la maladie d’Alzheimer dont on ignore toujours l’origine. Mais le Leqembi, autorisé le 14 novembre par l'Agence européenne des médicaments, suscite des espoirs de rupture face à cette pathologie neurologique touchant 900 000 personnes en France. Le Leqembi était déjà autorisé aux États-Unis et au Japon, là où il a vu le jour, conçu par les laboratoires Biogen et Eisai.
Ce nouveau traitement ralenti les effets de la maladie. "C'est ce qu'on appelle un médicament de la série des anticorps monoclonaux et son action va porter sur une des deux protéines qui en causent dans la maladie d'Alzheimer qui est la protéine bêta-amyloïde. La protéine bêta-amyloïde est sécrétée naturellement dans le cerveau, mais elle finit par arriver à être en surnombre et par former ce qu'on appelle des plaques amyloïdes qui vont nuire au bon fonctionnement du cerveau. Ce médicament vient « nettoyer » les plaques amyloïdes" explique Jean-Luc Angelis, directeur de la Fondation Recherche Alzheimer.
"Ce médicament permet d’envisager un ralentissement du déclin cognitif d’environ 27% après 18 mois de traitement. Cela représente 6 mois de gain de déclin cognitif. Le patient peut garder une autonomie et une qualité de vie meilleure plus longtemps. Ce n’est pas négligeable aussi pour les aidants" estime le Dr Marion Levy, responsable Etudes et Recherche de la Fondation Vaincre Alzheimer.
Malheureusement pas à tous les patients, il sera prescrit seulement aux personnes en début de la maladie, diagnostiquées précocement. Les patients possédant un certain gène en seront exclus également en raison d’effet secondaires importants : des micro hémorragies et des œdèmes dans le cerveau mortel dans certains cas rares. L’administration du Leqembi sera particulièrement suivie avec notamment des IRM régulière du cerveau des malades.
Le Lequembi est un espoir pour les patients, mais aussi pour la recherche. "Le fait de traiter ces patients avec ce nouveau médicament va ouvrir d’autres portes pour la recherche" souligne Jean-Luc Angelis. Pour les détracteurs de ce traitement, face au gain apporté, il comporterait néanmoins trop de risques. L’agence européenne du médicament avait d’abord écarté le Leqembi l’été dernier, mais a finalement décidé de l’autoriser la semaine dernière.
De nombreux médecins et les associations de patients pointant notamment l’inégalité d’accès au soin avec les pays l’autorisant. Avant de le voir arriver en France. Il faudra maintenant attendre le feu vert de la Haute Autorité de Santé saisie sur le Leqembi. La question du remboursement est posée. Selon une étude publiée en 2023 par le Lancet Regional Health, au prix demandé par Biogen/Eisai aux Etats-Unis, le Lequembe représenterait, s'il était donné à tous les patients éligibles, un coût de 133 milliards d'euros dans l'UE.
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