L’été approche, tout comme la fin des cours pour de nombreux jeunes. Deux mois de vacances attendent une bonne partie d’entre eux, ce qui peut s’avérer long, tant pour les jeunes que leurs parents. Alors pour occuper un jeune désœuvré, pour s’échapper du domicile familial ou simplement vivre une expérience nouvelle sur la période estivale, il existe de nombreux chantiers bénévoles à travers toute la France et même à l’étranger.
Les chantiers bénévoles ont particulièrement la côte l’été. Ce sont des lieux sur lesquels des associations sont accueillies pour faire des travaux en tout genre. L’objectif est notamment "la réhabilitation des métiers manuels", mais c’est aussi une manière d’occuper les jeunes et "de renouer du lien social", explique Gwladys Anger, chargée de mission volontariat chez les Compagnons Bâtisseurs.
Chaque association a son propre fonctionnement. Au Club du Vieux Manoir, "on intervient sur des monuments historiques", indique François Berte, coordinateur des chantiers de l’association, qui dénombre plus de 250 monuments rénovés. "On travaille sur des calvaires, des murs, chemins pavés, lavoirs ou encore des châteaux", cite-t-il. L’un des chantiers phares, auquel les jeunes de 14 à 18 ans peuvent participer durant deux semaines l’été, est le Château de Guise. "Cela fait 70 ans déjà qu’on intervient sur le château". Les chantiers sont sélectionnés afin d’offrir aux bénévoles la meilleure expérience possible. "On veut leur montrer quelque chose de différent, qui doit aussi être à leur portée", ajoute le coordinateur des chantiers.
La diversité des tâches est un atout réel de cette expérience. "Il y a des travaux de charpente, maçonnerie, menuiserie ou bien petite plomberie", détaille Gwladys Anger. Aux Compagnons Bâtisseurs, les chantiers courte durée pour les jeunes se font souvent chez l’habitant, dans une démarche d’auto-réhabilitation accompagnée. "On aide les personnes qui ont des difficultés économiques et sociales à rénover leur logement", explique la chargée de mission Volontariat qui insiste sur l’implication de l’habitant. "Il est impliqué dans les travaux et participe souvent financièrement à hauteur de 10 % du coût des travaux". L’association propose également du bénévolat, des chantiers solidaires événementiels ou des engagements sur le long terme, en France et à l’étranger.
Les chantiers sont ouverts à tous les profils. D’ailleurs, "la motivation est le principal critère de recrutement", confie Gwladys Anger. En effet, les bénévoles ne sont généralement pas formés aux différents métiers manuels avant de participer aux travaux, le souhait des associations étant d’accepter tous les jeunes, quel que soit leur profil. "On veut leur apporter une place dans la société et leur permettre de trouver qui ils sont, d’explorer un domaine", explique la chargée de mission chez les Compagnons Bâtisseurs. Ainsi, les formateurs qui encadrent les chantiers sont présents pour "passer le geste", indique François Berte qui appuie sur "la transmission du savoir-faire" et "du plaisir de faire quelque chose de ses mains".
Participer à des chantiers bénévoles est une véritable aventure humaine. "C’est la réalisation de choses peu communes", estime Gwladys Anger. Elle évoque notamment des moments de communauté, de partage et de solidarité. Chez les Compagnons Bâtisseurs, cela est dû en particulier à leur mobilisation contre le mal-logement. "Il y a une réelle fierté après la rénovation, on redonne de la dignité à l’habitant", confie-t-elle. De plus, des liens se créent entre les bénévoles, entre les formateurs et les jeunes, mais aussi avec ceux qui accueillent les travaux.
Les jeunes en ressortent mûris et forts de nouvelles connaissances. Notamment, "on leur transmet notre volonté de préserver le patrimoine et de le transmettre en meilleur état", affirme François Berte. En l’espace de peu de temps, les jeunes bénévoles apprennent beaucoup. "Ils gagnent en autonomie et en confiance en eux", estime Gwladys Anger. Selon elle, les jeunes repartent ainsi avec un certain savoir-faire, mais aussi un savoir-être et une forme d’humilité. "Le meilleur moyen d'apprendre et de grandir c’est en faisant", conclut-elle.
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