Le projet de loi sur l’immigration porté par Gérald Darmanin a été adopté mardi 19 décembre par le Parlement. Le gouvernement a concédé de nombreux points aux Républicains. Ce qui a amené Marine Le Pen à considérer que ce texte était une victoire idéologique de sa famille politique. Une position que partage certains élus normands.
Fin du droit du sol, préférence nationale pour les aides sociales, durcissement du regroupement familial… Le Rassemblement national (RN) revendique une victoire idéologique sur le projet de loi immigration adopté hier, mardi 19 décembre, par le Parlement. Pour des députés normands, la longue liste de mesures répressives du texte est en fait l’application du programme de Marine Le Pen.
Cette victoire idéologique est revendiquée par les députés du Rassemblement national eux-mêmes. Le député RN de l’Eure, Kévin Maurieux, revendique l’instauration d’une partie de leur programme dans la loi hier soir sur le plateau de nos confrères de LCP : « La préférence nationale a fait son entrée dans le cadre législatif : c'est une victoire pour le RN. »
Analyse partagée, mais résultat opposé du côté de la gauche. La député socialiste de la Manche Anna Pic retient que
Emmanuel Macron s’est vautré dans le déshonneur hier soir. Ce 19 décembre restera comme une date sombre dans l’histoire de la République puisque le programme historique de l’extrême droite vient d'être adopté par le Parlement.
« On a brisé des principes de la République », juge la député socialiste de l’Orne Chantal Jourdan. Le fait d’avoir instauré un délai pour que les étrangers puissent acquérir des aides sociales est une « discrimination qui fait entrer le concept de préférence nationale dans la loi ». De son volet « social », la députée de l’Orne retient que le texte ne contient plus de « cadre précis de régularisation des travailleurs sans-papiers ». Laissant les immigrés seuls face à « l’arbitraire » des préfets.
Un point que le député Horizon du Calvados veut tempérer. Jérémie Patrier-Leitus avance que le texte pourrait régulariser jusqu’à 10 000 travailleurs étrangers dans les métiers en tension. Une mesure que « Marine Le Pen n’aurait jamais proposée ». Même point de vue de la part du sénateur Renaissance de l’Orne Olivier Bitz, qui s’est félicité à la tribune de faire adopter un texte duquel « 67 % des Français étaient favorables ».
Contrairement à ses collègues de la majorité présidentielle, le député de la Manche Stéphane Travers n’a pas voulu « mêler [sa] voix à celle de l'extrême droite ». Dans un communiqué, l’élu Renaissance regrette que
Malgré des avancées comme l’interdiction de placement en rétention des mineurs, je ne peux soutenir la promesse de légiférer sur l’aide médicale d’État en 2024.
L’ancien ministre se désole que « les idées du RN soient reprises par Les Républicains ». Des idées qui ont été inscrites dans les lois de République ce mardi 19 décembre.
Philippe Gosselin (Les Républicains, Manche)
Véronique Louwagie (Les Républicains, Orne)
Jérôme Nury (Les Républicains, Orne)
Christophe Blanchet (Modem, Calvados)
Bertrand Bouyx (Renaissance, Calvados)
Fabrice Le Vigoureux (Renaissance, Calvados)
Jérémie Patrier-Leitus (Horizon, Calvados)
Freddy Sertin (Renaissance, Calvados)
Bertrand Sorre (Renaissance, Manche)
M. Timothée Houssin (Rassemblement national, Eure)
Mme Katiana Levavasseur (Rassemblement national, Eure)
Mme Christine Loir (Rassemblement national, Eure)
M. Kévin Mauvieux (Rassemblement national, Eure)
Damien Adam (Renaissance, Seine-Maritime)
Xavier Batut (Horizon, Seine-Maritime)
Agnès Carel (Horizon, Seine-Maritime)
Marie-Agnès Poussier-Winsback (Horizon, Seine-Maritime)
Arthur Delaporte (Socialiste, Calvados)
Chantal Jourdan (Socialiste, Orne)
Stéphane Travert (Renaissance, Manche)
Anna Pic (Socialiste, Manche)
M. Philippe Brun (Socialiste, Eure)
Sébastien Jumel (Communiste, Seine Maritime)
Annie Vidal (Renaissance, Seine Maritime)
Jean-Paul Lecoq (Communiste, Seine-Maritime)
Hubert Wulfranc (Communiste, Seine-Maritime)
Gérard Leseul (Socialiste, Seine-Maritime)
Alma Dufour (Insoumise, Seine-Maritime)
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