Marie-Jo Thiel, autrice de "La grâce et la pesanteur", défend sur RCF et Radio Notre Dame l'idée du mariage des prêtres. Face à des dysfonctionnements multiples au sein de l'Église, la théologienne propose une évolution progressive sur la question du mariage des prêtres afin de réformer à terme la question du célibat dans l'Église.
Alors que s'ouvre cette semaine à Rome le synode sur l'avenir de l'Église, Marie-Jo Thiel, théologienne, vient défendre un sujet "oublié" de l'assemblée : la question du célibat des prêtres. Dans son livre "La Grâce et la Pesanteur" , elle propose un plan d'action pour lever l'obligation imposée aux prêtres.
Marie-Jo Thiel part d’un constat simple: pour elle, tous les prêtres ne sont pas appelés au célibat. Elle en veut pour preuve ses discussions avec des hommes d’Église qui lui font dire “que la moitié des prêtres ne respectent pas le célibat” et que c’est une constante peu importe les églises du monde.
Certains prêtres sont homosexuels ou sont ouvertement en couple avec une femme, ou ont une femme dans le placard.
Toujours d’après son expérience personnelle certains prêtres sont “homosexuels” ou “sont ouvertement en couple avec une femme, ou ont une femme dans le placard”. Bien qu’il y ait une obligation de célibat dans la prêtrise, celle-ci ne serait manifestement pas respectée et c’est cela qui pousse Marie-Jo Thiel à défendre la fin de l’obligation du célibat des prêtres. Son livre porte la volonté “des intéressés eux-mêmes”.
Rendre possible le mariage des prêtres implique des changements importants. Par exemple la question du divorce se pose : un prêtre marié pourra-t-il divorcer de sa femme ? Pour la théologienne alsacienne "il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs et essayer de comprendre comment on fait au mieux”. Elle rappelle que l’on peut s’inspirer de ce qui se fait dans d’autres Églises. Par exemple, les pasteurs protestants arrivent à concilier vie de famille et vocation. En revanche Marie-Jo Thiel met en garde, ouvrir la possibilité du mariage “ne permettra pas d’avoir davantage de prêtres” et n’est donc pas la solution à la crise des vocations.
Mais alors comment imaginer la suite ? Autoriser le mariage des prêtres immédiatement serait un trop grand changement pour lequel l’Église romaine catholique n’est sûrement pas encore prête. La question même de lever l’obligation du célibat chez les prêtres n’est pas à l’agenda du synode sur la synodalité qui s’ouvre cette semaine et au cours duquel d’autres grands sujets, tel que l’ouverture du diaconat aux femmes, vont être discutés.
Un processus par étape, la première d’entre elles étant "l’ordination des viri probati", hommes mariés ayant fait leur preuve et jugés capables d’exercer en tant que prêtres.
Marie-Jo Thiel envisage un processus par étape, la première d’entre elles étant "l’ordination des viri probati", hommes mariés ayant fait leur preuve et jugés capables d’exercer en tant que prêtres. Ce thème là sera bien au programme du synode sur l’avenir de l’Église et Marie-Jo Thiel espère que les discussions permettront de faire évoluer les mentalités. En revanche, pour ce qui est de la question du célibat des prêtres, le chemin paraît encore long.
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