Pour la première fois depuis février 2020, le taux du Livret A va baisser le 1er février prochain. 2,4%, contre 3% aujourd'hui. Conséquence logique de la baisse de l'inflation. L'augmentation des prix ralentit, ce qui est une bonne nouvelle. En revanche, du côté du déficit public, les bonnes nouvelles ne sont pas légions, loin s'en faut… La situation des finances publiques semble chaque jour plus mauvaise que la veille. Qui plus est, la Banque de France prévoit une croissance nulle au dernier trimestre de 2024. François Villeroy de Galhau revient sur l'inflation, les déficits publics, et le rôle social de la Banque de France. Il évoque également les 225 ans de la Banque de France, créé par Bonaparte le 18 janvier 2025. Il détaille aussi son espérance pour la nouvelle année. François Villeroy de Galhau est le gouverneur de la Banque de France.
François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, est optimiste. "Il y a des motifs d'espérance". Malgré l'annonce de la baisse du taux du livret A de 3% à 2,4%, la Banque de France annonce une victoire dans la bataille contre l'inflation. Des bonnes nouvelles au milieu d'une actualité économique souvent défaitiste et austère.
Les chiffres de l'inflation sont positifs. Pour François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, le plus dur est derrière nous. "L'inflation était montée au-dessus de 7% en France, au-dessus de 10% en zone euro. Aujourd'hui on est revenu sous 2% d'inflation en France." Si cela entraîne une baisse du taux du livret A, épargne préférée des Français, la fin de la flambée des prix reste une bonne nouvelle. "Quand on regarde le pouvoir d'achat, quitte à vous surprendre, la France s'est nettement mieux défendue que ses voisins européens."
Quand on regarde le pouvoir d'achat, quitte à vous surprendre, la France s'est nettement mieux défendue que ses voisins européens.
En somme, François Villeroy de Galhau dépeint un tableau positif de la situation économique de la France. Pour autant, la dette publique continue de défrayer la chronique. Un problème dont le gouverneur de la Banque de France rappelle qu'il n'est pas du ressort de l'institution. "La Banque de France peut apporter son éclairage, la Banque de France peut donner des conseils, mais la crise des finances publiques, elle dépend d'abord du débat démocratique".
L'année 2025 a été placée sous le signe de l'Espérance par le pape. Une dynamique dans laquelle François Villeroy de Galhau souhaite aussi s'inscrire. "Dans l'inquiétude ou l'incertitude, je crois qu'il y a une possibilité, un devoir d'espérance." Plusieurs indicateurs économiques justifient son espérance. "Il n'y a jamais eu autant de Français au travail qu'aujourd'hui. Plus de 30 millions de Français. La France a créé plus de 2 millions d'emplois en net depuis 10 ans. Elle a plus de 4 millions d'entreprises. Il y a beaucoup plus de création d'entreprises qu'avant par les jeunes. Et nous avons beaucoup plus de grandes entreprises que l'Italie."
Dans l'inquiétude ou l'incertitude, je crois qu'il y a une possibilité, un devoir d'espérance.
Pour autant le gouverneur de la Banque de France n'envisage pas de suivre le souverain pontife dans tous ses projets. Le Pape François avait notamment appelé à la suppression des dettes des pays pauvres, avançant que « Aucune personne, aucune famille, aucun peuple ne doit être accablé de dette ». Une Espérance dans le monde de la finance qui a donc ses limites.
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