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Le Jubilé de l'Espérance : entre rencontre, justice sociale et conversion

Un article rédigé par Véronique Alzieu - RCF, le 23 décembre 2024 - Modifié le 23 décembre 2024
Je pense donc j'agisJubilé 2025 "Pèlerins d'espérance" : qu'est-ce qu'un jubilé ?

En 1300 le pape Boniface VIII institue la première Année Sainte qui, petit à petit, est fixée tous les vingt-cinq ans. Nous voici donc au seuil d’une nouvelle Année Sainte, invités à vivre le Jubilé de l’Espérance. Au cœur de cette démarche, l’ouverture et la rencontre, la remise de la dette – personnelle et économique – et la prise de conscience que le monde sera ce que nous en ferons.

©Vatican Médias©Vatican Médias

Le 24 décembre 2024, le pape François a ouvert la porte sainte de la basilique saint Pierre de Rome. Un geste liturgique, qui inaugure l'ouverture du Jubilé de l'Espérance, que tous les fidèles sont invités à vivre au long de l'année 2025.

 

Le jubilé provoque une rupture avec nos pratiques

Faire l’expérience de la rencontre 


Le mot jubiler signifie partager la joie, entrer dans la joie et le Jubilé de l’Espérance nous rappelle que Quelqu’un qui vient au plus intime de nos vies pour nous faire don de sa présence. Mais comment être dans la joie et l’espérance quand la guerre sévit et que les catastrophes naturelles tuent ? "C’est difficile en effet acquiesce le père Bruno-Marie Duffé, prêtre du diocèse de de Lyon et secrétaire général du dicastère pour le service du développement humain intégral de 2017 à 2021. La dimension sociale et liturgique de l’année jubilaire nous pousse à réinventer des modes de partages et de vie ensemble. Le jubilé provoque une rupture avec nos pratiques et nous pousse à faire l’expérience de la rencontre, thème cher au pape François, qui nous pousse même à développer une culture de la rencontre. Une année jubilaire nous rappelle que Dieu nous a donné la vie et il nous a donné la terre. On ne peut pas les garder pour soi, ni se les approprier. Car la joie provient de ce que nous partageons et ce dont nous prenons soin ensemble." 

Remets-nous nos dettes, n’est-ce pas ce que nous demandons quand nous disons le Notre Père

Un cœur du jubilé, la justice sociale


Dans le message qu’il adresse au monde entier à l’occasion du 1er janvier, journée mondiale pour la Paix, le pape François évoque la remise de la dette. "Une année jubilaire revêt une dimension de justice sociale très forte explique le père Olivier Artus bibliste et recteur de la basilique sainte Marie Madeleine de Vézelay. Elle trouve son fondement dans le jubilé tel qu’il apparait dans la Bible. Ouvrir un avenir et sur le plan économique et social, c’est libérer des personnes prisonnières d’une dette. Et si l’on en revient à la pratique jubilaire du texte biblique, il s’agit de permettre à toute personne et en particulier les plus pauvres de voir un avenir s’ouvrir devant elles. En clair, il s’agit de remettre les dettes internationales des pays pauvres dont – soit dit en passant - les pays riches continuent d’exploiter les richesses." 
"Remets-nous nos dettes, n’est-ce pas ce que nous demandons quand nous disons le Notre Père que le Christ nous a laissé? souligne Bruno-Marie Duffé. Dans cette prière, nous demandons à Dieu de remettre nos fautes, autrement dit de pardonnant nos pêchers. C’est précisément ce que nous sommes appelés à faire avec les autres : remettre nos dettes les uns aux autres. Etant pardonnés, nous pouvons nous aussi offrir le pardon." 

Une porte, c’est fait pour être ouvert

Ouvrir une porte


Comme souvent dans l’Eglise catholique, c’est un geste symbolique qui inaugure cette année spéciale : le pape François, le 24 décembre a ouvert la porte sainte et avec elle, le jubilé de l’Espérance 2025. "Une porte, c’est fait pour être ouvert sourit le père Bruno-Marie Duffé. L’ouvrir, c’est manifester que nous entrons dans un temps où quelque chose devient possible, des horizons s’ouvrent, nous prenons une initiative. Lorsqu’on ouvre sa porte, on peut découvrir tout simplement que quelqu’un habite en face de chez nous". Car un jubilé n’est pas simplement une démarche institutionnelle de type politique ou géopolitique. "Chacun est acteur ou actrice du jubilé ajoute le prêtre lyonnais, il s’agit de s’ouvrir pour aller vers l’autre et consentir à plus de dialogue". 

L’histoire n’est pas terminée, aujourd’hui commence une histoire nouvelle

Ne pas céder à la désespérance


Dans un contexte de crises multiples à quoi bon un jubilé de l’espérance ? "Le doute est légitime explique le père Olivier Artus, mais les questions qui nous inquiètent préoccupaient déjà dans les auteurs des textes de la Genèse : le rapport aux biens, le rapport aux étrangers, la violence, les disparités sociales... C’est pourquoi le jubilé nous renvoie à notre responsabilité individuelle et collective". Mais comment ne pas désespérer ? La réponse croyante et celle d’Olivier Artus, c’est de croire que l’Esprit nous accompagne dans ce combat. "Si nous ne le menions en ne comptant que sur nos propres forces, ajoute-t-il, il aurait de grandes chances d’échouer. Mais les chrétiens ont reçu l’Esprit à le jour de leur baptême et l’Esprit les anime. C’est en Lui qu’ils puisent le courage de livrer le combat. Tous les 25 ans, un jubilé fonctionne un peu comme une piqûre de rappel : « n’oubliez pas que si vous ne vous prenez pas collectivement en main, ce monde, fait pour être un monde de justice et de paix, ne changera pas !".
"L’histoire n’est pas terminée
conclue Bruno-Marie Duffé. Aujourd’hui commence une histoire nouvelle et cette année jubilaire nous engage à une démarche de conversion". 

 
 

    


 

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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