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Ne pas boire quand on est étudiant : un challenge compliqué

Un article rédigé par Hugo Vasseur - RCF Anjou, le 13 janvier 2025 - Modifié le 13 janvier 2025

Si le défi du “Dry January”- passer le mois de janvier sans alcool - séduit de plus en plus de Français, il reste minoritaire chez les étudiants. La pression sociale autour de la consommation en soirée rend souvent la sobriété difficile à assumer.

Le "Dry January" est un défi qui consiste à ne pas boire d'alcool après les fêtes, pendant tout le mois de janvier. Le "Dry January" est un défi qui consiste à ne pas boire d'alcool après les fêtes, pendant tout le mois de janvier.

Pour Audrey, inscrite à la fac à Angers depuis plusieurs années, le fait de ne pas boire en soirée étudiante entraîne souvent des remarques. « Ça peut être juste des petites blagues, du genre : “Oh, tu bois pas. Allez, juste un verre”. Mais le “juste un verre”, on te le dit souvent pendant la soirée. » 

Au-delà des réflexions, c’est surtout le sentiment d’isolement qui peut peser. « Quand t’es sobre et entouré de gens bourrés, c’est plus compliqué de se mettre dans la soirée, de faire des rencontres et d’être ré-invité après », explique-t-elle. « C’est aussi frustrant parce que t’as pas les mêmes conversations que les autres. »

Une pression plus forte sur les hommes

Selon Ludovic Gaussot, sociologue, cette difficulté à résister à la pression sociale concerne en particulier les hommes. « Ceux qu’on avait interviewés disaient qu’ils le vivaient mal, du fait de la pression, voire de la stigmatisation. Ils ressentaient une mise en question de leur identité de genre, en termes de virilité et de masculinité. »

Dans ces travaux, le chercheur précise cependant que les modes de consommation des étudiants et des étudiantes tendent à se rapprocher. Les différences concernent surtout les façons de vivre la stigmatisation quand on est sobre. 

Des comportements en mutation

Malgré cela, la tendance semble évoluer. Les alcoolisations ponctuelles importantes (6 verres ou plus lors d’une même occasion, souvent festive) restent fortes chez les étudiants. Cependant, elles sont en baisse sur le long terme, particulièrement chez les hommes de moins de 24 ans. Dans le même temps, les défis comme le “Dry January” gagnent en ampleur.

« D’années en années, on constate un succès toujours plus important de ce genre de résolution », observe Ludovic Gaussot. Il ajoute qu’au-delà des motivations personnelles - une envie d’un « mois détox » - ces démarches peuvent désormais prendre une dimension « collective et valorisante », du fait de leur popularité. 

En 2023, environ 10 millions de Français, soit près de 20 % de la population, avaient déjà participé au "Dry January". Si les étudiants non-buveurs se heurtent encore à des obstacles, la sobriété a tout de même de beaux jours devant elle.

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