À l’issue d’une messe de deux heures, le pape émérite Benoît XVI a été inhumé dans la nécropole des papes, sous la basilique Saint-Pierre. Près de 50.000 personnes ont assisté - dans le froid - à une cérémonie jugée solennelle et sobre, à l'image de Benoît XVI. Une cérémonie historique : c'était la première fois qu'un pape présidait la messe d'enterrement d'un autre pape.
Benoît XVI repose désormais dans la nécropole papale de la basilique Saint-Pierre. À l’issue d’une messe de deux heures, le cercueil a été déposé dans la crypte lors d’une cérémonie qui s’est déroulée sans la présence des journalistes. Le cercueil en cyprès où se trouve le corps du pape émérite a été déposé dans un cercueil en plomb, lui-même placé dans un troisième cercueil en chêne. Le 265e pape a aussi été inhumé avec plusieurs objets : "des pièces de monnaie et les médailles frappées pendant le pontificat", peut-on lire sur le site de Vatican News, ainsi que le pallium et "le rogito, qui est un texte qui décrit brièvement le pontificat du pape".
Ce jeudi 5 janvier à 9h30, les obsèques de Benoît XVI ont donc été célébrées lors d’une messe relativement courte de deux heures (la messe d’enterrement de Jean-Paul II avait duré trois heures). C'était la première fois qu'un pape présidait la messe d'enterrement d'un autre pape. Cette cérémonie historique, a été jugée solennelle et sobre. Un peu à l’image de Benoît XVI, l’humble pape émérite qui avait choisi de se retirer. Malgré le froid, la cérémonie a été vécue dans la ferveur et l’émotion. "Il y avait beaucoup d’émotion et surtout beaucoup d’espérance, confirme Mathilde, une jeune Française venue spécialement de Paris pour assister aux obsèques de Benoît XVI. C’est ce que je retiens dans cette messe c’était l’espérance qui en ressortait."
Près de 50.000 personnes sont venues assister à la messe des funérailles de Benoît XVI. "La force de l’événement que nous avons vécu est très impressionnante, estime Matthieu Rougé, et je crois dit quelque chose de ce qu’est le mystère de l’Église et de ce que l’Église est appelée à vivre en ce temps." Mgr Rougé, évêque de Nanterre, a célébré dans son diocèse une messe pour Benoît XVI. Parmi les évêques français présents à Rome, Mgr Vincent Jordy, vice-président de la Conférence des évêques de France, Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes. Le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille était également présent aux côtés du pape François.
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Cela faisait près de dix ans que Benoît XVI avait renoncé à sa charge, départ qu’il avait annoncé le 11 février 2013. Vu la ferveur et le nombre de fidèles présents place Saint-Pierre ce jeudi 5 janvier, il faut croire qu’il était resté dans le cœur des fidèles. "Je trouve très impressionnant de voir que, alors qu’il y avait eu la grande émotion du départ de Benoît XVI il y a déjà maintenant dix ans, sa mort a profondément marqué, témoigne Mgr Rougé, dix ans après la fin de son pontificat il y a déjà la possibilité de voir ce qu’il a été pour l’Église et ce qu’il a donné à l’Église et au monde."
TÉLÉCHARGER L’HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS
La messe a été retransmise dans le monde entier, plus de 1000 journalistes étaient présents. En France, la chaîne France 2 a déprogrammé deux émissions pour diffuser la cérémonie. Pour Matthieu Rougé, si cet "événement" a été "centré sur le souvenir et la prière pour le pape émérite", il a aussi été "centré sur le Christ, dont le pape Benoît a été l’ami, l’ami de l’Époux, comme l’a dit le pape François à la fin de son homélie". Le pape François a en effet conclut son homélie avec ces mots : "Benoît, fidèle ami de l’Époux, que ta joie soit parfaite en entendant sa voix, définitivement et pour toujours !"
Benoît XVI n’a pas cherché être un nouveau Jean-Paul II, il a été lui-même
François a aussi cité le pape Benoît XVI dans son homélie : "Être le pasteur veut dire aimer, et aimer veut dire aussi être prêt à souffrir. Aimer signifie : donner aux brebis le vrai bien, la nourriture de la vérité de Dieu, de la parole de Dieu, la nourriture de sa présence" (Homélie de la Messe inaugurale du pontificat, 24 avril 2005). Benoît XVI aura été ce "pasteur qui accueille l’appel du Seigneur et qui le vit au mieux de ce qu’il est", selon l’évêque de Nanterre. "Ce théologien de très haute volée ne s’imaginait pas remplir un jour cette mission et il a accueilli cette mission avec l’obéissance de la foi et en même temps en étant lui-même. Il n’a pas cherché être un nouveau Jean-Paul II, il a été lui-même."
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