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Pénurie d'enseignants : une rentrée sous tension pour les parents d'élèves

Un article rédigé par Grégoire Gindre - RCF, le 1 septembre 2022 - Modifié le 1 septembre 2022
Le dossier de la rédactionL'inquiétante pénurie d'enseignants en cette rentrée

C’est la rentrée scolaire partout en France ce jeudi 1er septembre. Plus de 12 millions d’écoliers, collégiens et lycéens retrouvent les bancs de l’école après deux mois de vacances. Cependant, les établissements font, une nouvelle fois face à la pénurie d’enseignants, et les parents d’élèves doivent s’adapter. 

Rentrée des classes - ©PixelsRentrée des classes - ©Pixels

En quelques jours seulement, l’Education nationale a dû recruter en urgence 3000 enseignants contractuels pour combler le manque de professeurs devant les classes. Les contractuels ont ainsi suivi une formation express de 4 à 5 jours, pas vraiment convaincante pour les parents d’élèves inquiets. 

Une rentrée sous tension 


Salomé est maman de cinq enfants à Villejuif dans le Val de Marne. L’année passée déjà, elle adaptait son emploi du temps professionnel pour aider son fils Thélio, en CE2, à continuer à progresser malgré l’absence de son enseignante. « Les deux premières semaines, je me suis adapté. Je travaille à l’hôpital et j’ai demandé à travailler de nuit. Comme cela, la journée, je pouvais faire l’école à la maison », raconte Salomé.


De son côté, le ministre de l’Education nationale a reconnu que l’on ne devenait pas professeur en moins d’une semaine mais tentait de rassurer – comme il pouvait – des parents d’élèves soucieux de cette rentrée tourmentée. Elodie, 36 ans, a suivi la formation express pour devenir professeur contractuel. Pour RCF, elle aussi, tente de convaincre les parents d’élèves de l’efficacité de ces cinq journées « intenses ». Cependant, elle assume : « effectivement c’est peu et je ne dis pas que l’on devient professeur en cinq jours » mais assure que « l’on nous donne énormément de contenu pour tenir tous les élèves de la classe ». 

La France, encore maître de l'égalité des chances ? 


Après une crise sanitaire marquée par des confinements, l’école à la maison et un taux d’absentéisme particulièrement important, que ce soit pour les élèves ou les professeurs, Salomé doute même de la question de l’égalité des chances en France. « On est plus sur un pied d’égalité par rapport à l’instruction. A l’époque, les élèves ou les maîtresses on eut le covid et donc des classes ont fermé. Les enseignants ne sont pas des robots comme le pense notre cher ministre. A force de serrer le citron et demander toujours plus, les professeurs vont démissionner de l’Education nationale », s’agace la maman de cinq enfants. 


Côté syndicats, c’est le système éducatif entier qui pose problème et l’on ne croit pas vraiment en ces formations express. L’optimisme affiché par les professeurs contractuels ne convainc pas vraiment. Guislaine David, enseignante syndicaliste, co-secrétaire générale et porte-parole du SNUipp-FSU doute de l’efficacité de cette semaine de formation. « Ce n’est pas parce que l’on a une licence de maths ou de biologie que l’on va réussir à gérer une classe de petite ou moyenne section. Ou que l’on saura gérer l’apprentissage de la lecture en CP. […] Ça peut paraître un métier facile car vu de l’extérieur s’occuper d’enfants, c’est finalement sympathique mais quand on ferme la classe, tout de suite c’est plus complexe », martèle l’enseignante syndicaliste. 

Une action en justice lancée 


Par ailleurs, des parents d’élèves ont même lancé en justice une action collective coordonnée contre l’Etat, avec le #OnVeutDesProfs. Pour cela, ils ont fait appel à Joyce Pitcher, avocate spécialiste des contentieux de masse, qui a reçu des milliers de dossiers. Selon les dépositaires des plaintes, l’Etat ne remplit plus sa mission. L’accès à l’apprentissage est un devoir et non pas un droit. « L’Etat a une obligation constitutionnelle de délivrer l’enseignement public et d’assurer une égalité de traitement sur ce sujet pour tous les enfants », explique la professionnelle de justice. 


Pour rappel, en 2022, le budget de l'Education nationale est de 77,1 milliards d'euros, selon les données disponibles sur le site du ministère de l'Economie. Un budget en hausse qui a tout de même presque doublé en 25 ans. 

 

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