Sabah Rahmani du magazine Kaizen fait le lien entre l'éco-anxiété et le choix pour certains de ne pas faire d’enfant.
Connaissez-vous le mouvement No Kids ? Choisir de ne pas avoir d’enfant pour répondre à la crise écologique. Mais ne pas avoir d’enfant pour sauver la planète, est-ce vraiment efficace ?
Pour les adeptes du No Kids, mouvement né aux États-Unis, la pression démographique, la gestion des ressources et l’impact carbone sont des arguments suffisants pour renoncer à devenir parent. En cause, des études qui se sont amusées à comparer l’impact carbone d’un enfant, au même titre que celui d’un transport, ou d’une alimentation. Une étude suédoise réalisé en 2017 a conclu "qu'il y a quatre actions qui peuvent réduire de façon importante l'empreinte carbone individuelle : un régime alimentaire végétarien, éviter de voyager par avion, ne pas avoir de voiture et faire moins d'enfant". Mais ce calcul ne vaut que pour les pays riches en Occident, à forte consommation et faible niveau de natalité.
Car c’est bien nos modes de consommation qui posent problème, bien plus que le fait d’avoir des enfants. Par exemple, on aurait besoin cinq planètes si l’ensemble des habitants de la Terre consommait comme des nord-américains États-uniens, il en faudrait 2,7 si on consommait comme des Français, et seulement 0,7 si on consommait comme les Africains.
En réalité la Terre a largement de quoi nourrir tout le monde, plusieurs scénarios, à l’horizon 2050, s’accordent pour dire qu’il est possible de nourrir une population de 9 ou 10 milliards d’habitants à l’horizon 2050, tout en réduisant les impacts environnementaux. Par exemple, selon la FAO, un tiers de la production alimentaire destinée à la consommation humaine est perdue ou gaspillée chaque année dans le monde. Et la réduction de moitié de ces pertes permettrait une économie de 12 % de la consommation d’eau. On sait aussi qu’il faudra inévitablement réduire sa consommation de viande et de produits laitiers, et se diriger vers des systèmes alimentaires qui reposent sur l’agroécologie, les petits producteurs et les marchés locaux.
Plutôt que de céder à l’éco-anxiété, on peut choisir d’autres voies. D’ailleurs, dans la préface du livre Un bébé pour tout changer, le spécialiste de la collapsologie Pablo Servigne expliquait, justement, que faire un enfant était le choix de l’avenir et de l’espoir malgré les risques, lorsque évidemment c’est un libre choix.
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