Qui sera le 5e président du Sénégal ? Dix huit candidats sont en lice pour succéder au président sortant Macky Sall. S’il ne brigue pas un nouveau mandat, il a déclenché une crise politique historique dans le pays en tentant de reporter le scrutin
Dimanche 24 mars, plus de 7 millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour choisir le 5e président de l’histoire du Sénégal. La campagne s'achève ce vendredi mais le scrutin a lieu un mois après la date prévue du 25 février. Le 3 février, à quelques heures du début de la campagne électorale, le président sortant Macky Sall, avait annoncé le report de l’élection même s'il ne se représentait pas.
Cette décision avait entraîné une crise politique sans précédent dans un pays réputé pour la stabilité de ses institutions en Afrique. Macky Sall a généré la suspicion de vouloir favoriser son dauphin, le Premier ministre, Amadou Ba. "Il y avait une volonté de Macky Sall de perturber le processus électoral" estime Michel Galy. professeur de géopolitique à l’ILERI.
Mais le Conseil constitutionnel sénégalais a finalement invalidé, le 15 février, ce report, le jugeant contraire à la Constitution. "Le Conseil constitutionnel a fait plier l’exécutif et a remis les choses en ordre. C’est exceptionnel et de bon augure pour la démocratie sénégalaise". Par ailleurs, le principal opposant, Ousmane Sonko, incarcéré depuis l’été 2023, a été libéré, le 14 mars à la faveur d’une loi d’amnistie votée le 6 mars.
Son dauphin, Bassirou Diomaye Faye, candidat à l’élection présidentielle, a lui aussi été relâché. Ces libérations changent la donne. Diomaye Faye fait partie des favoris et a bénéficié de la forte popularité d’Ousmane Sonko. Antisystème, souverainiste et panafricaniste, leur programme est largement soutenu par la jeunesse."50 % de la population a moins de 18 ans dans un pays marqué par les inégalités de répartitions des richesses. La jeunesse s’est identifiée à Ousmane Sonko avec une diminution anti-impérialiste et une critique de la France Afrique" souligne Michel Galy.
La présidentielle de dimanche est suivie de près par la France en difficulté dans la région après son éviction du Mali, du Burkina Faso et du Niger. "Le Sénégal est un allié et un relais pour Paris notamment dans la lutte anti-djihadiste" rappelle Michel Galy. Mais avec dix huit candidats en lice, le scrutin de dimanche reste ouvert.
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