Le 17 mars 2020, la France a été confinée. Avec elle, l'ensemble des lieux de culte ont été fermés et sont restés inaccessibles durant plusieurs mois. Cinq ans après, quelles conséquences sur l'Église catholique et ses pratiquants ?
La pandémie de Covid19 a amené à repenser certains gestes liturgiques lors de la messe catholique. Ainsi, Roberto Beltrami soulignait en 2022 l’impossibilité d’utiliser la même coupe de vin ou de communier autour du même pain, symbolisant pourtant un ancrage théologique important.
La crise sanitaire a eu un impact direct sur la présence des fidèles à la messe et sur les forces vives des paroisses. Un tiers des catholiques pratiquants ne seraient pas revenus dans les églises après les deux confinements liés au Covid, comme l'ont observé les curés en 2021.
Cette désertification des églises a eu un impact direct sur leur financement, avec 60 millions d'euros de pertes durant le premier confinement et 30 millions lors du deuxième. Cela représente une perte totale de 90 millions d'euros sur un budget annuel d’environ 530 millions.
Lors du bilan financier annuel de la Conférence des évêques de France en 2020, celle-ci avançait une perte de revenus située entre 30 et 40 % par rapport à l’année précédente. La CEF avait qualifié cette situation de "véritable choc" financier.
Des messes dominicales à l’action pastorale, il a fallu faire preuve de créativité dès le début de la crise sanitaire. "J’ai été émerveillé par l’adaptation immédiate des communautés chrétiennes. Il y a eu un saut dans le numérique", se félicite Mgr Matthieu Rougé, l’évêque de Nanterre, en 2021. Cependant, de nombreux prêtres et curés ont dû traverser l’épreuve de la solitude. "Pour des hommes qui ont donné toute leur vie pour être au service des communautés chrétiennes, être privé de leur communauté, c’est très douloureux. Ce mouvement de 'stop and go' pastoral a été très éprouvant", déplore l'évêque de Nanterre.
Ce sentiment de solitude a également touché les jeunes. Selon Benoist de Sinety, il est devenu encore plus essentiel de repérer les petits signes de détresse et de tristesse. "L’enjeu missionnaire au sens le plus noble du terme, c’est-à-dire le témoignage de notre foi, me semble être pour chacun et notamment pour les étudiants qui veulent suivre le Christ, de chercher à être disponibles aux silences de leurs frères, de ne pas avoir peur des ténèbres non plus où, parfois, la rencontre de l’autre nous entraîne."
Une femme portant un masque, des rues désertes, des soignants au chevet d'un malade à l'hôpital… Ces scènes de la vie quotidienne durant la pandémie de Covid figurent désormais sur un vitrail. Il a été posé en juillet 2023 dans une église anglicane en Angleterre. Désormais, à Saint Mary and Saint Andrew, les fidèles peuvent admirer des scènes de la vie quotidienne durant la crise sanitaire.
Le fameux vitrail a été installé en juillet dernier, à l’occasion du 1 000ᵉ anniversaire de la consécration de la paroisse de Whittlesford, non loin de Cambridge. Si ce vitrail fait beaucoup parler de lui sur internet, c’est parce qu’il est insolite. "Nous avons été touchés comme le monde entier par le Covid et nous voulions rendre hommage aux soins apportés à tous ceux touchés durant la pandémie", rapporte Olivia Coles.
Rendre hommage et garder une trace, un souvenir, de cette période marquante de la vie du village, autant par la souffrance vécue que par les liens qui se sont tissés. "Nous avons mis en place un réseau de volontaires pour prendre soin les uns des autres", se souvient la révérende Coles.
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Sainte-Anne-d'Auray
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