Jardinage : Saints de glace, comment protéger ses plantations et préparer l’été ?
En partenariat avec Terre & Humanisme
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Alors que la France traverse une vague de froid et de précipitations en cette fin avril, les jardiniers et les amateurs de soleil guettent l’arrivée des Saints de glace. Pendant cette période du 11 au 13 mai, surviennent généralement les dernières gelées. Les Saints de glace annoncent donc aussi le retour des beaux jours. Mais qui sont-ils ? Ont-ils un rapport avec le froid ? Et n’étaient-ils vraiment que trois ?
"Saint Servais, saint Pancrace et saint Mamert font à trois un petit hiver", voilà l’un des nombreux dictons associés à la période climatologique dites "des Saints de glace". Tout le monde en a déjà entendu parler, mais combien savent qui sont ces saints et combien ils sont vraiment ? À l’approche du 11 mai, premier jour de cette période synonyme de dernières gelées, RCF vous en dit plus sur ces trois saints. À moins qu'ils ne soient plus...
Les saints de glace commencent le 11 mai, par la saint Mamert. Ce saint est sans doute celui le plus en lien avec cette période climatologique. Lors de son épiscopat entre l’an 460 et l’an 475, cet évêque de Vienne (situé en Isère aujourd’hui), a introduit la tradition des Rogations, adaptée de la fête romaine des Robigalia, dans l’Église catholique. Après une série de calamités climatiques entre cataclysme, inondations, sécheresse et incendies, il encouragea les habitants à processionner dans la campagne pendant trois jours, juste avant l’Ascension, afin de demander à Dieu de faire cesser tous ces fléaux.
La tradition des Rogations s’est ensuite exportée et a perduré dans le temps, notamment par le biais du Pape Léon III qui prescrivit ces processions à toute la Gaule au IXe siècle. Depuis, hommes et femmes organisent chaque année des processions dans les champs à l’occasion de la Saint-Mamert le 11 mai, pour lui demander d'intercéder auprès de Dieu afin qu'il éloigne tout cataclysme climatique et qu'il protège les semences et les récoltes.
Fêté le 12 mai, saint Pancrace n’a quant à lui pas grand-chose à voir avec la météo et les cultures. Il est le patron des enfants, des adolescents et des gens de bonne foi. Cela tient à son histoire puisqu’avant d’être un saint, Pancrace était un vaillant adolescent de 14 ans. Il serait né d’une famille riche de Phrygie, dans l’ouest de l’actuelle Turquie.
Orphelin, il fut emmené par son oncle à Rome. C’est là qu’il se serait converti au christianisme avant d’être dénoncé à l’empereur Dioclétien. En comparution devant lui, il aurait refusé d’abjurer sa foi et mourra en martyr, décapité.
Habituellement présenté comme le dernier des trois saints de glaces, saint Servais de Tongres n’a lui non plus rien à voir avec la météo. Il serait né en Arménie en l’an 300, puis ordonné à Jérusalem avant d’être envoyé par un ange à Tongres, une ville située à l’est de la Belgique, non loin de Maastricht au Pays-Bas, où ses reliques reposent.
Particulièrement populaire dans ces deux pays, de nombreuses églises portent son nom. Souvent représenté avec une bête à ses pieds, il est invoqué pour préserver le bétail de la fièvre aphteuse, mais aussi contre les rhumatismes et pour le bon succès des entreprises.
Comme les trois Mousquetaires et d’Artagnan, les saints de Glaces seraient en réalité plus que trois. Ainsi, vous avez peut-être déjà entendu le dicton "Saints Pancrace, Servais et Boniface apportent souvent la glace". Saint Boniface est ainsi souvent cité comme étant lui aussi un saint de glace. Fêté le 14 mai, il remplace même saint Mamert dans les régions méridionales.
En Alsace, en Moselle et en Allemagne, les saints de glaces sont au nombre de cinq. À ceux que nous avons cités précédemment s’ajoute ainsi sainte Sophie. Surnommée "Kalte Sophia" en Allemagne, ce qui signifie "froide Sophie", cette martyre suppliciée à Rome est célébrée le 15 mai.
D’autres saints sont également qualifiés de saints de glace mais ils sont fêtés plus tard dans le mois de mai. Il y a ainsi saint Urbain, célébré le 25 mai et à qui sont rattachées d’autres expressions comme "Mamert, Pancrace, Servais sont les trois saints de Glace, mais saint Urbain les tient tous dans sa main". On peut aussi citer saint Yves, célébré le 19 mai et saint Bernardin, le 20 mai.
Enfin, dans les régions où le climat est plus doux, cette période des Saints de glaces ne correspond pas avec les dernières gelées, qui surviennent rare au-delà du mois d’avril. Ils ont par conséquent leurs propres "Cavaliers du froid" que sont saint Georges le 23 avril, saint Marc le 25 avril, saint Vital le 28 avril, saint Robert le 29 avril ou encore saint Eutrope le 30 avril.
À noter que les trois saints de glaces les plus connus ont disparu de notre calendrier. En effet, lors du Concile de 1960, l’Église catholique les a bannis du calendrier en considérant que ces croyances populaires donnaient lieu à des réminiscences païennes. Depuis, ils ont été remplacés par sainte Estelle le 11 mai, saint Achille le 12 mai et sainte Rolande le 13 mai.
Malgré cette suppression du calendrier, force est de constater que la tradition autour de ces saints de glaces est resté vive car les Rogations refont leurs apparitions dans les campagnes et nombreux sont les jardiniers qui attendent encore la saint Servais passée pour planter.
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