L’auteure lorraine Odile Haumonté, habituée des publications dédiées aux figures saintes, vient de sortir un nouveau livre consacré cette fois à Saint Nicolas : ‘saint Nicolas, l’ami des enfants’ (ed. Tequi). Il compile à la fois des légendes liées au saint patron mais effectue aussi un retour sur le parcours historique de Nicolas, évêque de Myre (Turquie).
Pour de nombreux Européens, le 6 décembre n’est pas un jour anodin puisque c’est le jour où l’on fête la Saint Nicolas. De la Belgique à la Pologne en passant par l’Autriche, les habitants célèbrent le saint patron avec des traditions ancestrales. Mais comment un évêque qui a vécu à Myre entre les IIIème et IVème siècle est-il devenu une figure emblématique du nord-est de l’Europe ?
Un évêque de Myre marquant
Après une vie traversée par des persécutions (durant lesquelles il est arrêté et torturé) et le premier concile de Nicée (auquel il aurait participé), l’évêque meurt en odeur de sainteté. En effet, son tombeau duquel coule une huile (“la manne”) attire des pèlerins toujours plus nombreux. Lorsque les turcs envahissent la ville de Myre au XIème siècle, les reliques de saint Nicolas sont transférées à Bari, dans le Sud de l’Italie. C’est ainsi que le culte de saint Nicolas s’étend à l’Occident. Un culte d’autant plus fort qu’il réunit catholiques et orthodoxes.
En France, la Lorraine et l’Alsace sont les seules régions à fêter saint Nicolas et pour cause : lors de la translation des restes, un chevalier lorrain (Aubert de Varangéville) dérobe une phalange et la rapporte jusqu’en Lorraine ; aujourd’hui encore, tous les ans, a lieu une procession en son honneur à Saint-Nicolas-de-Port.
Des légendes populaires ancestrales
Dès le Moyen-Age, les troubadoures diffusent la vie de Saint Nicolas. De la légende des trois vierges à celle des trois petits enfants, la figure de saint Nicolas est celle d’une personne juste et généreuse. De nombreux miracles lui sont associés ; l'évêque serait apparu à des matelots qu’il aurait guidés jusqu’au port alors que ces derniers allaient périr dans une tempête sur la côte de Lycie.
Implanté dans la culture populaire de certaines régions, saint Nicolas devient le saint protecteur des écoliers et des enfants de choeur (des enfants en général), des marins et des bateliers, des avocats (particulièrement du barreau de Paris), des kinésithérapeutes, des étudiants (en Belgique), et bien d’autres encore.
Pour la saint Nicolas, les enfants reçoivent, s’ils ont été sages, une orange et s'ils ne l’ont pas été, des cailloux et les remontrances du Père Fouettard. L’orange (autrefois appelée pomme d’or) permet de commémorer l'épisode des trois vierges (que saint Nicolas dota généreusement).
Et même si certains sont étranger à cette culture populaire, Saint Nicolas ne leur est pas inconnu car il est à l’origine d’un autre personnage gentil et généreux mondialement connu : le Père Noël. C’est au XVIIIème siècle que les Hollandais exportent la fête de Sint Niclaes ou Sinterclaes à la Nouvelle-Amsterdam (aujourd'hui New York) où par déformation Sinterclaes devient Santa Claus.
Saint Nicolas aujourd’hui
Et aujourd’hui, qu’en reste-t-il ? Un homme bedonnant saint patron du consumérisme ? Un mythe désacralisé incarné en un vieillard mièvre ? Pour Odile Haumonté, Saint Nicolas c’est une figure paternelle, l’image d’un père fort et bienveillant. Son livre “Saint Nicolas, l’ami des enfants” retrace en image l’histoire et les légendes de cet évêque si important dans l’Est de la France.
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