"Les Français ont pris conscience qu’ils avaient une santé mentale et qu’elle était fragile", selon Sandrine Broutin
En partenariat avec Fondation Falret
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Dans un contexte où de plus en plus de Français souffrent de troubles psychiques, c’était une demande de longue date de nombreux professionnels et associations. Mais ils seront vigilants sur les moyens et les futures stratégies pour la santé mentale.
La santé mentale sera la prochaine grande cause nationale en 2025. Le souhait du Premier ministre Michel Barnier a été réitéré lors de son discours de politique générale le 1er octobre. Le label est délivré depuis 1977 par l’Etat. Il permet de donner une visibilité accrue à un enjeu de société. Cette année, c’était l'activité physique et sportive dans le cadre des Jeux olympiques, Paris 2024.
La pandémie de Covid a remis en lumière, mais aussi accentué la dégradation de la santé mentale, notamment des jeunes. Depuis 2023 un collectif "Santé mentale-Grande cause nationale 2025" militait donc pour une labélisation. Il représente aujourd’hui environ 3 000 organisations des soignants, mais aussi des associations de patients, familles, lieux d’accueil ou chercheurs.
"Ce que ça va changer, c'est d'embarquer des politiques publiques sur cette question et surtout de ne pas réduire la santé mentale à la psychiatrie" explique le Dr Maeva Musso, présidente de l’Association des jeunes psychiatres et jeunes addictologues. "La santé mentale, c'est quelque chose qui peut concerner tout le monde. En réduisant la stigmatisation, on réduit l'exclusion sociale des personnes. À terme, elles vont rentrer plus vite dans les soins" explique-t-elle.
Ce label était d’autant plus espéré que le secteur de la santé mentale est en difficulté depuis longtemps. Plus d'un quart des postes de psychiatres sont vacants dans 40 % des établissements hospitaliers publics et 7 % en moyenne des lits de psychiatrie étaient fermés l’an dernier des chiffres la Fédération hospitalière de France. Se pose donc la question des moyens financiers. "On est dans le dur, après l'avoir annoncé pendant des années, on est dans le dur et dans le vrai dur" rappelle le Dr Maurice Bensoussan président du syndicat des psychiatres de France.
"Bien évidemment, il y a une question de moyens. Mais on ne doit pas résumer les problèmes que l'on rencontre à cette seule question. C'est un virage à 180 degrés qu'il faut prendre. On doit aller vers plus de collaborations entre la ville et l'hôpital" ajoute le praticien. Un décloisonnement est attendu aussi vers d’autres acteurs comme le médico-social, la justice, l’éducation ou l’entreprise. "On ne peut pas régler les troubles si l’on reste qu’entre psychiatres" plaide le Dr Maeva Musso. Dans une étude, le Haut-Commissariat au plan recommandait d'ailleurs un plan d'action associant prévention, et refonte des parcours de soins.
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