Vatican
Dix jours après le début des combats fratricides au Soudan. Le cessez-le-feu décrété lundi soir n’est qu’en partie respecté alors que le bilan humain est déjà très lourd et que la situation humanitaire se dégrade rapidement.
450 morts et plus de 4.000 blessés selon l’ONU. Les combats au Soudan ont débuté depuis le 15 avril entre deux anciens alliés le général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du pays et son adjoint devenu son rival, le général Mohamed Hamdane Daglo, dit "Hemmeti", qui commande les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).
Une première trêve humanitaire a été négociée lundi soir sous l’égide des États-Unis pour 72 heures afin de sécuriser le départ des ressortissants étrangers et permettre l’évacuation des civils soudanais des zones de combats. Des civils nombreux a être coincés à Khartoum la capitale. Pris entre deux feux et sans eau, sans électricité et sans ravitaillement, les Soudanais tentent de fuir pendant que les étrangers sont rapatriés.
C’est le cas par exemple de Première urgence, une ONG qui avait déployé plusieurs missions au Soudan, notamment dans la très pauvre région du Darfour pour l’accès aux soins et à l’alimentation. Olivier Routeau, le directeur des opérations pour l’organisation, explique qu'un départ est "indispensable vu la violence des affrontements".
Alors que plus de 76% de la population soudanaise vit sous le seuil de pauvreté, le système de santé est particulièrement fragile. Si le conflit actuel se poursuit on peut craindre "une crise humanitaire hors norme", prévient Olivier Routeau. En attendant un éventuel retour, Première urgence commence à redéployer des moyens dans les pays voisins du Soudan, en particulier à la frontière avec le Tchad où les réfugiés commencent à arriver.
Difficile de savoir si le cessez-le-feu pourra être prolongé, aucun des belligérants ne semble vouloir céder. Cette crise au Soudan inquiète à l’échelle mondiale. Au premier plan l’Égypte, qui reste un soutien de l’armée régulière. Le Tchad surveille aussi de près la situation de son voisin, car les belligérants appartiennent à des ethnies présentes des deux côtés de la frontière. Le risque de déstabilisation par un effet domino n’est pas négligeable dans une région déjà très instable, sans compter sur la présence occulte du groupe paramilitaire russe Wagner.
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