Du 13 au 18 février, les représentant des sept Églises catholiques d'Orient se sont retrouvés au Liban, pour la phase continentale du synode sur la synodalité. Ils sont venus d'Égypte, de Syrie, de Jordanie, de Terre sainte, d'Irak, du Liban et des États du Golfe évoquer l'avenir de l'Église. Pour ces représentants de communautés chrétiennes éprouvées, l'avenir de l'Église au Moyen-Orient se joue dans le dialogue et l'unité entre chrétiens.
L'enjeu du synode sur la synodalité, c'est l'avenir de l’Église et la participation de l'ensemble des baptisés - clercs et laïcs - à la vie de l'Église. Depuis septembre 2022, le synode est dans sa phase continentale. Les équipes nationales se réunissent par continents et font la synthèses des différentes contributions nationales. Après l’Europe, du 5 au 12 février, c’était donc au tour du Moyen-Orient. Les Églises catholiques d’Orient se sont réunies du 13 au 18 février à Bethania-Harissa, au Liban au Liban. Ensemble, les patriarches, les prêtres, les religieux et religieuses mais aussi des laïcs, ont prié et réfléchi sur l’avenir de l’Église. Selon les continents, cette question se pose différemment. Au Moyen-Orient, l'unité des Églises et le dialogue représente un enjeu essentiel.
"Dans notre assemblée il y avait des représentants de la Syrie, rapporte Sœur Nathalie Becquart, religieuse française, sous-secrétaire du synode, certains venaient d’Alep, juste après le tremblement de terre, qui s’est ressenti d’ailleurs jusqu’à Beyrouth." Si les participants à l'assemblée continentale du Moyen-Orient se sont attardés sur l’actualité tragique du séisme en Turquie et en Syrie, les sept délégations ont pu exprimer combien elles voient leur présence sur le terrain comme une Eglise d'espoir "au milieu de l'adversité", "une Église qui défie la réalité imposée".
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Les membres des délégations nationales étaient autant de témoins de réalités locales souvent douloureuses. Ainsi, comme le rappelle Sœur Nathalie Bacquart, au Liban, "on est dans une crise économique, politique, sociale majeure avec beaucoup de désespérance, les jeunes qui partent…" La délégation des Irakiens "arrivait avec tout ce qu’ils ont vécu et on sait les horreurs qui sont vécues en Irak". Il y avait aussi bien sûr "les représentants de la Terre sainte", qui souffrent de "ce contexte compliqué entre Israël et Palestine". Enfin, les délégués de la péninsule arabique représentaient notamment les 400 chrétiens qui vivent au Yémen, "une Église cachée, persécutée".
Dans ce contexte particulièrement lourd, "on a expérimenté encore plus combien, face à des défis immenses, on a besoin d’être ensemble, d’être unis", témoigne Nathalie Becquart. La xavière se réjouit d’un "processus" qui "par le partage, le dialogue, fait expérimenter, donne un élan, une confiance, pour continuer la route dans des situations extrêmement difficiles".
Il y a vraiment le sentiment que l’avenir de l’Église, il ne peut être qu’ensemble. Ensemble entre les différentes Églises catholiques orientales mais aussi ensemble avec les autres Églises
Parmi les nombreux thèmes abordés - la place des laïcs et des femmes dans l’Église ou encore le rôle des jeunes - la question de l'œcuménisme a été l'un des principaux point d’attention. C’est, "au Moyen-Orient, ce qui ressort très, très fortement", confirme la sous-secrétaire du synode. Au Moyen-Orient sans doute plus qu’ailleurs dans le monde, les chrétiens expérimentent fortement la grande diversité des Églises.
À Bethania-Harissa, étaient représentées les Églises catholiques orientales : telles que l’Église maronite, grecque catholique, arménienne, chaldéenne, syriaque. Mais aussi orthodoxe, protestante, anglicane. Au Moyen-Orient, "il y a vraiment le sentiment que l’avenir de l’Église, il ne peut être qu’ensemble, décrit la religieuse xavière, ensemble entre les différentes Églises catholiques orientales mais aussi ensemble avec les autres Églises." Concrètement, l’une des questions posées était de trouver une date commune pour célébrer la fête de Pâques...
Autre enjeu de taille pour ces Églises du Moyen-Orient, "la présence et le dialogue avec le monde musulman". "C’était très marquant d’entendre combien les Irakiens nous témoigné que la visite du pape en Irak [en mars 2021, ndlr], sa rencontre avec le sultan chiite, a eu un impact très, très fort, décrit Nathalie Becquart. Ces Églises portent ça aussi, l’enjeu de continuer cette présence chrétienne dans des sociétés à majorité musulmane."
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