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Thierry Philip : entre médecine et politique, la poursuite d'une histoire familiale

Un article rédigé par Jean-Baptiste Cocagne - RCF Lyon, le 12 juillet 2024 - Modifié le 12 juillet 2024
Version Originale · RCF LyonThierry Philip : entre médecine et politique, la poursuite d'une histoire familiale

Thierry Philip a dirigé pendant vingt ans le centre lyonnais de lutte contre le cancer Léon-Bérard, avant de présider l'Institut Curie à Paris pendant dix ans. 

Parallèlement, ce médecin a aussi eu un parcours politique entre la Région Rhône-Alpes, la mairie du 3e arrondissement de Lyon et la métropole. Aujourd'hui, il est président du mémorial des enfants d'Izieu.

Thierry Philip - © RCF Lyon juillet 2024Thierry Philip - © RCF Lyon juillet 2024

Comme Victor Augagneur, Jean-Michel Dubernard, Jean-Louis Touraine ou encore Georges Képénékian, Thierry Philip continue de perpétuer une longue tradition lyonnaise entre médecine et politique. Ce cancérologue aura passé 46 ans de sa vie dans les centres de recherche contre le cancer, dont 20 ans au Centre Léon Bérard à Lyon (1989-2009) et dix ans à l'Institut Pierre et Marie Curie à Paris (2013-2024). Le développement du centre de lutte anti-cancer lyonnais est sa plus grande fierté.

A Léon Bérard, j’ai tout construit. Ca a été passionnant. J’ai pris un centre qui était, on peut dire, une bonne clinique, qui soignait bien les malades, qui avait peu de relations avec les universités et qui comptait à l’époque une dizaine de chercheurs. Quand je suis parti de Léon Bérard, il y avait 500 chercheurs.

Parallèlement à sa carrière médicale, Thierry Philip a mené un parcours politique pendant quinze ans, dont les étapes auront été la vice-présidence de la Région Rhône-Alpes à la santé et aux sports (2004-2010) aux côtés du socialiste Jean-Jack Queyranne, une vice-présidence au Grand Lyon aux déchets, puis à l'environnement et à la santé (2008-2020) et un poste de maire du 3e arrondissement qu'il aura occupé pendant dix ans entre 2008 et 2018.

La mairie d’arrondissement, c’est vraiment la mairie de proximité, le quotidien – les crottes de chiens, les relations de voisinage – mais c’était aussi dans le 3e les grands projets urbains (la Part-Dieu, Garibaldi), quelque chose d’intellectuellement très intéressant. 
A la métropole, c’est quelque chose de plus intellectuel. On pense au futur. A la mairie d’arrondissement, au jour le jour. Moi, j’avais besoin des deux, de la proximité et de la vision.

Ce double parcours entre monde médical et milieu politique est la prolongation pour Thierry Philip de ses deux ascendances familiales. Du côté Philip, son grand-père est André Philip, membre du Comité national français à Londres autour du Général de Gaulle, homme d’Etat, député, ministre de l’économie sous la 4e République et créateur de l’INSEE.

Du côté maternel, son autre grand-père est Pierre Wertheimer, neurochirurgien de renom, à l'initiative de la création l’école de neurochirurgie de Lyon et qui a donné son nom à l’hôpital neurologique de Lyon. 

Un héritage familial marqué par la Résistance

Héritier actif de cette généalogie prestigieuse, Thierry Philip prolonge aussi l'histoire familiale autour du devoir de mémoire. Il est aujourd'hui président du mémorial de la maison des enfants d'Izieu, où 44 enfants ont été raflés le 6 avril 1944 puis déportés sur ordre de Klaus Barbie. Là encore, il faut remonter deux générations avant Thierry Philip : sa grand-mère paternelle, Mireille Philip, a été reconnue Juste parmi les nations car elle a caché des Juifs au Chambon-sur-Lignon pendant l’occupation allemande, et a été l’une des membres actives de filières d’évasion vers la Suisse organisées par la Cimade.

Tous les engagements de Thierry Philip sont aussi portés par sa foi, protestante.

La foi fait partie de mes fondations. Comme le disait mon grand-père André Philip, un chrétien est dans le monde, mais pas totalement de ce monde. Car un chrétien a quelque chose en plus, qui nous transcende. Quand on est chrétien, on est forcément ouvert à l’autre et au plus malheureux.

Tout au long de sa carrière, Thierry Philip a mis en avant la solidarité et la cohésion d’équipe dans la gestion de ses projets. Une conviction héritée de sa pratique du football dans son enfance.

Le foot est une petite représentation de la vie. Dans le foot comme en médecine, il y a les gens qui sont visibles et d’autres qui font un travail de l’ombre et qui sont absolument indispensables. Il faut se souvenir qu’il faut les remercier. 

Aujourd'hui Thierry Philip ne rate pas un match des Verts, dont il est un fan invétéré. Il est abonné depuis plus de 40 ans au stade Geoffroy Guichard.

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