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Trois questions pour comprendre le syndrome du bébé secoué

Un article rédigé par La rédaction - RCF, le 5 avril 2024 - Modifié le 5 avril 2024

Plus de 400 enfants sont victimes chaque année du syndrome du bébé secoué (SBS). Un chiffre édifiant quand on sait que cela n’est pas dû à un accident mais bel et bien à un geste intentionnel extrêmement violent. À l’occasion de la journée nationale de sensibilisation au SBS, RCF vous explique comment survient ce syndrome, quelles sont ses conséquences et quels signes doivent alerter. 

Cette photo est une photo d'illustration. Elle ne représente pas la façon dont sont secoués les enfants victimes du syndrome du bébé secoué.© Photo de Antoni Shkraba /PexelsCette photo est une photo d'illustration. Elle ne représente pas la façon dont sont secoués les enfants victimes du syndrome du bébé secoué.© Photo de Antoni Shkraba /Pexels

Chaque jour en France, au moins un bébé est victime du syndrome du bébé secoué. En ce 5 avril, journée nationale de sensibilisation consacrée à ce syndrome, focus sur ce syndrome provoqué par la maltraitance infantile et qui peut être lourd de conséquences. 

Comment survient ce syndrome ? 

Le syndrome du bébé secoué est provoqué, comme son nom l’indique, par un ou plusieurs secouement(s) plutôt violent(s). Il s’agit d’un traumatisme crânien grave, qui survient au cours d’un acte volontaire d’un adulte dépassé ou exaspéré par les pleurs d’un bébé. Ils surviennent donc en général lors des premiers mois de vie de l’enfant. On estime que 66% des bébés victimes de SBS ont entre 0 et 6 mois. 50% des enfants secoués le sont au moins une seconde fois. 

Concrètement, lorsqu’un bébé est secoué violemment par un adulte, sa tête se balance rapidement et à l’intérieur de celle-ci, le cerveau qui est encore en cours de formation est lui aussi balancé. En frappant contre la boîte crânienne, les vaisseaux sanguins s’arrachent et entraînent des lésions cérébrales. 

Quelles sont les conséquences du SBS ?

Les conséquences de ces lésions sont multiples et gravissimes. Elles peuvent être immédiates ou apparaître plus tard, au cours de la croissance de l’enfant.   

D’après Santé Publique France, un enfant sur dix en décède. L’actualité l’a malheureusement rappelé dimanche 31 mars, avec la mort d’une fillette de quatre mois, deux jours après sa prise en charge par les secours au domicile de sa nourrice dans l’Essonne. Les examens médicaux réalisés avaient mis en évidence des lésions typiques du SBS. 

Dans la plupart des cas, les bébés secoués gardent des séquelles physiques (95%). "Les conséquences peuvent être motrices ou cognitives, cela peut aussi provoquer des troubles du comportement ou de l’épilepsie", liste Alain Chatelin, le président de la Fondation Paralysie Cérébrale. La paralysie cérébrale est justement l’une des conséquences du syndrome du bébé secoué. Cette pathologie est "la principale cause d’handicap moteur de l’enfant. Il y a à peu près entre 25 et 30% des enfants qui ne marchent pas, d’autres qui vont être en fauteuil roulant, qui peuvent avoir des difficultés même à s’asseoir", ajoute-t-il. 

Quels signes doivent alerter et que faire ?

Puisque les symptômes du syndrome du bébé secoué n’apparaissent pas tous immédiatement, il est important d’être vigilant aux signes qui pourraient montrer qu’il a été victime auparavant. Parmi ces signes, on peut citer un regard figé sans réaction aux stimuli, une extrême pâleur, une léthargie, une irritabilité prononcée, une perte de conscience, des vomissements en jet (non accompagnés de fièvre et de diarrhées) ou encore l’augmentation trop rapide du périmètre crânien. Bien sûr, ces symptômes ne sont pas forcément liés au SBS. 

Si vous constatez qu’un enfant vient tout juste d’être victime du SBS, il est important d’agir en urgence. D’abord en appelant les secours afin de pouvoir donner un diagnostic et des soins précoces indispensables pour diminuer les séquelles neurologiques. En attendant l’arrivée de professionnels de santé, et si le bébé se convulse ou vomit, il faut le placer sur le côté, en position latérale de sécurité. 

Afin d’éviter la récidive de secouement sur les bébés, l’intervention des services sociaux peut être nécessaire. 

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