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Tsunami dans l’océan Indien : 20 ans après, que retenir pour agir aujourd’hui ? Par Antoine Besson

Un article rédigé par Antoine Besson - RCF, le 6 janvier 2025 - Modifié le 6 janvier 2025
Loin des yeux, près du cœurTsunami dans l’océan Indien : 20 ans après, que retenir pour agir aujourd’hui ? Par Antoine Besson

LA CHRONIQUE DES ENFANTS DU MEKONG - En ce début d’année, Antoine Besson nous propose un petit retour en arrière sur le 26 décembre 2024, date qui commémore les 20 ans du tsunami dans l’océan Indien.

Antoine Besson ©DRAntoine Besson ©DR

Ce 26 décembre 2024, nous avons commémoré les 20 ans du tsunami dans l’océan Indien, l’une des catastrophes naturelles les plus dramatiques de ces dernières décennies. Avec un bilan tragique de près de 250 000 disparus, cet événement a profondément marqué une région du monde et des populations entières, touchées par un drame aussi terrible qu’inattendu.

Ce souvenir est essentiel

Il me paraissait impossible de ne pas évoquer avec vous, ce matin, cette catastrophe, toutes ces victimes, ces familles endeuillées et ces vies bouleversées. Car commémorer, c’est se souvenir, c’est donner une place à ces événements et à ces personnes dans notre présent souvent chargé. Ce matin, ce temps que nous prenons dans votre matinale est, je l’espère, une manière de nous unir à la détresse de ceux qui furent les premières victimes de ce tsunami – qu’ils aient perdu un travail, une maison ou des êtres chers – et d’être à leurs côtés. Parfois, on oublie de se souvenir. Pourtant, c’est essentiel. Cela a d’ailleurs été l’une des grandes leçons tirées du tsunami par l’association Enfants du Mékong. "Face à la mort, il n’y a rien à faire, on ne peut qu’être une présence", me confiait Benoît de Blanpré il y a 10 ans, dans notre magazine. En 2004, alors qu’il était directeur Asie pour Enfants du Mékong, il se trouvait à Bangkok. Il a vécu cet événement de très près et s’en souvient parfaitement.

Face à la mort, il n’y a rien à faire, on ne peut qu’être une présence.

Mais si je vous en parle aujourd’hui, c’est parce que je crois que nous pouvons tirer une leçon de cette tragédie pour 2025. Benoît m’a expliqué que le premier réflexe d’Enfants du Mékong avait été d’envoyer un volontaire Bambou dans les camps de réfugiés, non pas pour distribuer des fonds d’urgence, mais pour vivre avec les victimes, les écouter, les consoler. Ce n’est qu’après ces premiers liens tissés que les besoins réels ont été identifiés. "Il fallait prendre le temps pour dépasser le traumatisme et permettre aux victimes de s’appuyer sur nous dans l’ombre pour se reconstruire. Notre message était simple : “Nous sommes là, mais nous sommes là pour longtemps !”", m’a-t-il confié.

Lors des catastrophes, des liens se tissent pour la reconstruction

Les défis et les catastrophes ne manquent pas. On pense spontanément à l’Ukraine, à Gaza, ou encore à la guerre en Birmanie. On pense également à Mayotte, ravagée par un cyclone, ainsi qu’aux inondations qu’a connues le Vietnam après le passage du typhon Yagi. Il faut aussi mentionner la crise économique qui frappe de nombreux pays, à commencer par le Laos, ou encore la situation des enfants vivant dans les bidonvilles des Philippines.

Le tsunami nous rappelle que, derrière chaque catastrophe, il existe des vies qui se donnent, des liens qui se tissent, permettant de reconstruire et de réparer. N’oublions pas les drames qui marquent notre monde en 2025, mais ne nous arrêtons pas à eux. Soyons des présences au cœur de ces ténèbres, des présences qui rendent possible la solidarité, l’avenir, la paix et la résilience. Vivons cette nouvelle année en gardant à l’esprit que, malgré tout, la mort n’a jamais le dernier mot.

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Loin des yeux, près du cœur
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