Dimanche de gaudete : quelle joie au milieu de l'épreuve ? Par Antoine Besson
En partenariat avec ENFANTS DU MÉKONG
En partenariat avec ENFANTS DU MÉKONG
LA CHRONIQUE DES ENFANTS DU MEKONG - En ce début d’année, Antoine Besson nous propose un petit retour en arrière sur le 26 décembre 2024, date qui commémore les 20 ans du tsunami dans l’océan Indien.
Ce 26 décembre 2024, nous avons commémoré les 20 ans du tsunami dans l’océan Indien, l’une des catastrophes naturelles les plus dramatiques de ces dernières décennies. Avec un bilan tragique de près de 250 000 disparus, cet événement a profondément marqué une région du monde et des populations entières, touchées par un drame aussi terrible qu’inattendu.
Il me paraissait impossible de ne pas évoquer avec vous, ce matin, cette catastrophe, toutes ces victimes, ces familles endeuillées et ces vies bouleversées. Car commémorer, c’est se souvenir, c’est donner une place à ces événements et à ces personnes dans notre présent souvent chargé. Ce matin, ce temps que nous prenons dans votre matinale est, je l’espère, une manière de nous unir à la détresse de ceux qui furent les premières victimes de ce tsunami – qu’ils aient perdu un travail, une maison ou des êtres chers – et d’être à leurs côtés. Parfois, on oublie de se souvenir. Pourtant, c’est essentiel. Cela a d’ailleurs été l’une des grandes leçons tirées du tsunami par l’association Enfants du Mékong. "Face à la mort, il n’y a rien à faire, on ne peut qu’être une présence", me confiait Benoît de Blanpré il y a 10 ans, dans notre magazine. En 2004, alors qu’il était directeur Asie pour Enfants du Mékong, il se trouvait à Bangkok. Il a vécu cet événement de très près et s’en souvient parfaitement.
Face à la mort, il n’y a rien à faire, on ne peut qu’être une présence.
Mais si je vous en parle aujourd’hui, c’est parce que je crois que nous pouvons tirer une leçon de cette tragédie pour 2025. Benoît m’a expliqué que le premier réflexe d’Enfants du Mékong avait été d’envoyer un volontaire Bambou dans les camps de réfugiés, non pas pour distribuer des fonds d’urgence, mais pour vivre avec les victimes, les écouter, les consoler. Ce n’est qu’après ces premiers liens tissés que les besoins réels ont été identifiés. "Il fallait prendre le temps pour dépasser le traumatisme et permettre aux victimes de s’appuyer sur nous dans l’ombre pour se reconstruire. Notre message était simple : “Nous sommes là, mais nous sommes là pour longtemps !”", m’a-t-il confié.
Les défis et les catastrophes ne manquent pas. On pense spontanément à l’Ukraine, à Gaza, ou encore à la guerre en Birmanie. On pense également à Mayotte, ravagée par un cyclone, ainsi qu’aux inondations qu’a connues le Vietnam après le passage du typhon Yagi. Il faut aussi mentionner la crise économique qui frappe de nombreux pays, à commencer par le Laos, ou encore la situation des enfants vivant dans les bidonvilles des Philippines.
Le tsunami nous rappelle que, derrière chaque catastrophe, il existe des vies qui se donnent, des liens qui se tissent, permettant de reconstruire et de réparer. N’oublions pas les drames qui marquent notre monde en 2025, mais ne nous arrêtons pas à eux. Soyons des présences au cœur de ces ténèbres, des présences qui rendent possible la solidarité, l’avenir, la paix et la résilience. Vivons cette nouvelle année en gardant à l’esprit que, malgré tout, la mort n’a jamais le dernier mot.
Association de loi 1901, reconnue de bienfaisance et habilitée à recevoir dons et legs, Enfants du Mékong n’a cessé d’évoluer depuis 1958 pour s’adapter aux demandes du terrain. Voulue comme un lien d’amitié avec les peuples d’Asie du Sud-Est, elle est restée fidèle à sa vocation première : aimer et secourir les enfants pauvres et souffrants en leur offrant un avenir grâce à l’instruction.
Retrouvez la chronique Loin des yeux, près du cœur tous les lundis à 6h44 dans la Matinale.
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