Sœur Simona Brambilla a été nommée par le pape François à la tête du dicastère en charge des Instituts de vie consacrée et des Sociétés de vie apostolique. Par cette décision, le souverain pontife réaffirme sa volonté de féminiser le Vatican. Pour décrypter les enjeux autour de cette nomination, Véronique Margron, théologienne et présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France, nous éclaire.
C’est la première fois dans l’histoire de l’Église qu’une femme est nommée préfète d’un dicastère de la curie romaine, un rôle comparable à celui de ministre. Jusqu’à présent, ces postes ont toujours été réservés à des hommes.
"C’est un symbole au sens fort du terme", se réjouit Véronique Margron. Selon elle, cette nomination reconnaît non seulement les compétences de Sœur Simona Brambilla, mais aussi la capacité des femmes à contribuer à la communion de l’Église. Elle invite à célébrer cette avancée. "Des hommes ont été nommés, et sont toujours nommés, à tous les dicastères de l’Église depuis toujours. Prendre le temps de se réjouir qu'une femme le soit aujourd’hui, ce n’est pas de trop demander."
Des hommes ont été nommés, et sont toujours nommés, à tous les dicastères de l’Église depuis toujours. Prendre le temps de se réjouir qu'une femme le soit aujourd’hui, ce n’est pas de trop demander.
La place des femmes dans l’Église est essentielle, souligne-t-elle, notamment celle des religieuses, qui sont largement majoritaires par rapport aux hommes dans certains contextes. "C'est un rapport de deux tiers pour un tiers, au moins, selon les continents et les pays." Le fait que cette nomination concerne une femme religieuse est d’autant plus significatif, car cela met en lumière l’importance des femmes dans la vie de l’Église.
Selon Véronique Margron, Sœur Simona Brambilla a été nommée en raison de ses compétences et de son expérience approfondie de la vie religieuse. "C'est normal et heureux de constater qu'elle occupe ce poste par ce qu'elle est, par ses compétences et son expérience." Jusqu’à présent, les préfets des dicastères étaient exclusivement des évêques ou des cardinaux. Cette nomination brise un véritable "plafond de verre." "Ce qui est en train d’être signifié, c’est que des baptisés, profondément engagés dans l’Église, sont capables non seulement de compétences techniques, mais aussi d’une véritable communion ecclésiale."
C'est normal et heureux de constater qu'elle occupe ce poste par ce qu'elle est, par ses compétences et son expérience.
Depuis plus de 50 ans, les femmes ont accès à des formations en théologie, ce qui a ouvert la voie à leur intégration dans des postes à responsabilités au sein de l’Église. Toutefois, Véronique Margron pointe une différence dans la manière dont les compétences sont évaluée. On va supposer d’un homme clerc qu’il ait un solide bagage théologique, mais pour une femme, on regarde davantage ses compétences, explique la théologienne. "Concernant le père Carballo, ancien numéro 2 je ne me suis jamais interrogée sur leurs compétences."
Le Dicastère pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique a un rôle très diversifié. Il supervise, par exemple, l’approbation des constitutions des congrégations religieuses ou leurs modifications. "Il y a tout un travail ordinaire d’accompagnement de la vie religieuse", explique Véronique Margron.
Retrouvez l'invité du week-end de la rédaction chaque samedi matin à 8h30 sur RCF.
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !