Deux jours après l’attentat terroriste près de Moscou, revendiqué par l’Etat islamique, le Premier ministre, Gabriel Attal, a annoncé, dimanche 24 mars, "rehausser" le plan Vigipirate en France à son niveau le plus élevé, "urgence attentat". 4 000 militaires en alerte ont été déployés sur l’ensemble du territoire français. Camille Chaize, porte-parole du ministère de l’Intérieur, était l’invitée de la matinale.
Hier soir, sur le plateau du JT de France 2, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, a affirmé que le gouvernement n’ "avait jamais autant déjoué d'attentats en France". En 2020, 14 attentats terroristes ont été évités, et tous les deux mois, des arrestations de personnes susceptibles de passer à l’acte.
"Le gouvernement n’est pas inquiet." C’est ce qu’affirme, Camille Chaize, porte-parole du ministère de l’Intérieur. Pour autant, "la menace terroriste est réelle, elle est forte et n'a jamais faibli", a dit, hier, le Premier ministre, Gabriel Attal, lors de sa visite à la gare Saint-Lazare, à Paris. Le rehaussement du plan Vigipirate, a été établi, pour permettre au gouvernement, de se donner tous les moyens humains et techniques nécessaires, pour d’obtenir un panel de mesures à leur disposition. Pour Camille Chaize, il faut, "prendre les menaces une par une et trouver les moyens les plus adaptés pour agir".
L’élévation du niveau d’urgence attentat a également pour but, de faire prendre conscience à la population du risque élevé de menaces, mais aussi de montrer le rôle de chaque citoyen. "On ne s'en rend peut-être pas compte, mais pour signaler un objet abandonné, avoir une vigilance face aux signes séparatistes d'une personne soumise ou non à du prosélytisme, il existe des dispositifs", rappelle la porte-parole. Appeler les services de police, téléphoner au numéro vert "stop-djihadisme" permettent d’adopter une bonne conduite face au terrorisme.
Ces dernières années, nous avons remarqué que ce sont souvent les renseignements étrangers qui vont nous permettre d’agir.
Aujourd’hui, l’Etat islamique constitue la plus grande menace terroriste. "Depuis plusieurs mois, cette menace exogène est nouvelle, avec des groupes d’individus d’Afghanistan et de Syrie qui pourraient vouloir venir sur notre territoire", explique-t-elle. "Quand l’on voit à quel point, ils sont capables de commettre l'irréparable en Russie, c'est la raison pour laquelle le niveau a été relevé", précise-t-elle. Dans ce contexte, la DGSE, la DGSI et notamment les autres services de renseignements étrangers sont essentiels. "Ces dernières années, on a remarqué que ce sont souvent les renseignements étrangers qui vont nous permettre d’agir", constate encore la porte-parole.
Mais, ces dernières années, l’apparition d’individus isolés et radicalisés en France se multiplie. "Nous identifions une deuxième menace, le risque endogène par l'auto-radicalisation sur les réseaux sociaux avec des risques de passage à l'acte d’individus isolés, déjà présent sur le territoire français ou étranger", caractérise Camille Chaize. Un type de risque qui nécessite, pour être éradiqué, une vigilance accrue de la population.
Les établissements scolaires sont la cible de menaces d'attentat. Depuis la semaine dernière, près de 130 lycées et collèges ont été visés, via leurs espaces numériques de travail (ENT), en Île-de-France, dans les Hauts-de-France et la région Grand Est, a indiqué lundi le ministère de l'Éducation. Ces dernières années, les liens entre la communauté éducative et l’éducation nationale se sont renforcés. "Il y a une dizaine d'années, la police et l'éducation nationale représentait deux mondes distincts. Aujourd'hui, on est vraiment deux partenaires", assure Camille Chaize.
Dans tous les commissariats et gendarmeries de France, des référents d’établissements scolaires sont présents, pour leur signaler tous comportements anormaux. "Cela peut-être du harcèlement, des risques de bagarres, des rixes entres différents élèves, et tous les signaux faibles qui laisserait penser qu’il peut y avoir des difficultés au sein de certaines familles de l'ordre du séparatisme", détaille la porte-parole du ministère de l’Intérieur. En complément, l’Education nationale s’est dotée d’équipes mobiles de sécurité qui agissent directement à l’intérieur des établissements.
Dans un peu plus de 100 jours, la France accueillera les Jeux olympiques et Paralympiques de Paris. Face à l’éventualité d’une attaque terroriste, le gouvernement a revu à la baisse ses jauges pour la cérémonie d'ouverture, passant de 600 000 à 326 000 participants. Un cadre législatif bien particulier a également été mis en place. Des périmètres de sécurité, appelé "Silt", du nom de la loi promulguée pour renforcer la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme prise en 2017, seront établis. Toute personne de cette zone fera l’objet d’une enquête administrative de sécurité. "On estime qu’il y aura environ un million d'enquêtes de sécurité dans les enceintes sportives, mais élargie partout, où il y aura un rassemblement important de personnes", annonce Camille Chaize. Des interdictions d’entrées dans ces périmètres pourront alors être décidées.
En parallèle, l’Etat vient de lancer son opération "Tous aux jeux", une billetterie populaire qui permet, par l’intermédiaire de l’Etat, de la mairie de Paris et des collectivités territoriales, de distribuer près de 100 000 places gratuites pour les Jeux olympiques. "Cela nous permet très tôt, d'avoir les identités des personnes qui vont rentrer dans les périmètres de sécurité", expose la porte-parole.
La gestion des flux pendant ces jeux, représente d’autant plus un risque majeur. La priorité du gouvernement : "Faire en sorte que les touristes et les spectateurs puissent transiter sans encombre par le biais des transports en commun, mais aussi éviter les mouvements de foule". "Par le passé, dans différentes enceintes sportives, nous savons, que cela peut entraîner des drames", admet Camille Chaize. Des risques, pour lesquels l’Etat et les forces de l’ordre seront mobilisés cet été.
🎙️Ce matin sur @radiorcf, j'ai rappelé l'engagement total du @Interieur_gouv contre la menace terroriste.
— Porte-parole ministère de l'Intérieur et Outre-mer (@PorteParoleMI) 26 mars 2024
Soyons vigilants et signalons tout comportement suspect.
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