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Voyage du pape en Asie du Sud-Est et en Océanie : une tournée sous le signe de la fraternité et de la miséricorde

Un article rédigé par Nina Borowski - RCF, le 12 septembre 2024 - Modifié le 15 septembre 2024

Il aura effectué une tournée digne d'un grand sportif. À 87 ans, le pape François vient d'achever son plus long voyage depuis le début de son pontificat. Un séjour en Asie du Sud-Est et en Océanie, du 2 au 13 septembre, au cours duquel il aura livré un message d'ouverture au monde et d'amour fraternel. 

Le pape  François au Timor oriental, troisième étape de sa tournée marathon. © Hans Lucas / Vatican Media Le pape François au Timor oriental, troisième étape de sa tournée marathon. © Hans Lucas / Vatican Media

On le pensait fatigué, mais il aura fait preuve d'un dynamisme olympique. Le pape François vient d'achever sa tournée marathon ce vendredi 13 septembre. Durant 12 jours, le souverain pontife aura visité 4 États d’Asie du Sud-Est et d’Océanie et parcouru plus de 32 000 kilomètre. Un séjour ponctué par de nombreuses rencontres et de messes, placé sous le signe de la fraternité et de la miséricorde. 

Indonésie :  entretenir la fraternité entre chrétiens et musulmans 

Le chef de l'Église catholique a débuté sa tournée par une visite de l’Indonésie du 3 au 5 septembre derniers et a été reçu à son arrivée à Jakarta par le président de la République et le Premier ministre indonésiens.

Dans un pays où le christianisme est minoritaire avec 28 millions de chrétiens, soit 10,7% de la population, le pape François s’est rendu à la cathédrale Notre-Dame de l'Assomption de Jakarta, où il a été accueilli par de nombreux fidèles. Le souverain pontife s’est adressé à l’Église indonésienne, ancrée au sein d’un peuple "ethniquement et culturellement très divers, mais en même temps caractérisé par une tension innée vers l’unité et la coexistence pacifique" et a invité les responsables religieux locaux à faire de "la foi, la fraternité, la compassion" les maitres mots pour annoncer l’Évangile

Le pape François, à la rencontre d'un groupe de migrants à la nonciature de Jakarta, en Indonésie. ©HansLucas/Vatican Media

L’Indonésie abritant la plus grande communauté islamique au monde avec 242 millions de musulmans, le Pape François s’est également rendu à la mosquée Istiqlal de Jakarta. Accueilli par l’imam Nasaruddin Umar, il y a participé à une rencontre interreligieuse. Rappelant que la mosquée "accueille régulièrement des activités interconfessionnelles, interculturelles et diplomatiques", l’imam a souligné l’importance de la fraternité entre chrétiens et musulmans d’Indonésie. Le chef de l'Église catholique a quant à lui appelé à "contribuer à construire des sociétés accueillantes, fondées sur le respect mutuel et l’amour réciproque, capables d’écarter la rigidité, le fondamentalisme et l'extrémisme, qui sont toujours dangereux et jamais justifiables."

Papouasie-Nouvelle-Guinée : ouvrir l'Église sur le monde

Le pape François a poursuivi sa tournée par un séjour en Papouasie-Nouvelle-Guinée du 6 au 9 septembre. Abritant plus de 600 tribus à majorité chrétiennes, le pays, dont 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté, est régulièrement le théâtre de conflits tribaux meurtriers.

Les violences ne permettent pas de vivre en paix et entravent le développement.

Durant son séjour, le souverain pontife a exhorté à mettre fin à ce fléau, appelant à "arrêter la spirale des violences, celles-ci ne permettant pas de vivre en paix et entravant le développement". Dans le pays où 40% de la population du pays vit sous le seuil de pauvreté, le pape a également appelé à "valoriser les ressources naturelles et humaines" et s’est rendu auprès des enfants des rues dans une école de Port-Moresby, gérée par Caritas.

Le pape François à l'APEC Haus à Port Moresby, capitale de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. ©Hans Lucas/Vatican Media

Accueilli par le premier cardinal du pays, le pape François a rencontré les responsables religieux locaux au sanctuaire de Marie Auxiliaire, à Port Moresby. Le souverain pontife a invité l’Église papouasienne à poursuivre son travail d’instruction religieuse, invitant chacun continuer d’évangéliser, patiemment, sans se laisser décourager par les difficultés et les incompréhensions, même lorsqu’elles surgissent là où nous aimerions le moins les rencontrer."

Le chef de l’Église catholique a conclu son séjour par une excursion en dehors de la capitale pour une visite inédite à Vanimo, petite commune multi-ethnique à majorité chrétienne de la jungle du nord-ouest du pays. Il y a témoigné l'importance qu'il accorde aux "périphéries", et aux populations marginalisées par une Église qu'il voudrait plus ouverte sur le monde.

Timor oriental : "apprendre aux enfants à sourire"

Pour la troisième étape de son parcours, le pape s’est rendu du 9 au 11 septembre, au Timor oriental, pays le plus catholique au monde, avec 98% de fidèles.

Alors que 40 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, le Timor oriental s'efforce, depuis son indépendance en 2002, de reconstruire ses infrastructures et son économie.

Acclamé par une foule enthousiaste immense à son arrivée, le souverain pontife a invité les timorais à s’appuyer sur les enseignements de l’Église, "pilier indispensable pour le développent intégral" du pays. Dans un discours adressé aux autorités locales, le pape a insisté sur l’importance de l’"enracinement du pays dans la foi catholique", pour une "une nouvelle synthèse, plus haute et plus profonde".

Le pape François avec le président du Timor oriental José Ramos-Horta lors de leur rencontre au palais présidentiel de Dili. ©Hans Lucas /

Face à une Église marquée par plusieurs affaires d’abus sexuels, le pape a exhorté à "agir de manière responsable pour prévenir tout type d’abus" contre les "enfants et adolescents"

Quelques 600 000 fidèles, soit un peu moins de la moitié de la population, ont participés à une messe que le chef de l'Église catholique a célébré mardi 10 septembre.  

Dans un pays où 65% de la population a moins de 30 ans, le souverain pontife a rendu hommage, lors de son homélie, à la jeunesse, source de joie, et à inviter le peuple timorais à veiller sur "les plus petits""Un peuple qui apprend à ses enfants à sourire est un peuple d'avenir."

Singapour : améliorer les conditions de vie des migrants

Le Pape est enfin arrivé à Singapour ce mercredi 11 septembre 2024 où il séjourna jusqu’au 13 septembre. La cité-État, indépendante depuis 1965, est l'un des pays les plus développés d'Asie, notamment en matière d'industrie et de technologie. Respectant tous les cultes religieux, le pays abrite des hindous, des taoïstes, des chrétiens, des sikhs et une majorité de bouddhistes.  

e pape Francois assiste a une ceremonie de bienvenue au Parlement de Singapour. ©Hans Lucas/Vatican Media

Le chef de l'Église a en premier lieu consacré du temps à ses frères jésuites, rappelant l'importance de la prière, invitant à "toujours affronter les défis posés par la société avec un esprit de prière en suivant le modèle du père Pedro Arrupe", ancien supérieur général de la Compagnie de Jésus, proclamé serviteur de Dieu. 

Je souhaite qu'une attention particulière soit accordée aux pauvres, aux personnes âgées [...] et à la protection de la dignité des travailleurs migrants.

Le souverain pontife a ensuite tenu un discours devant les autorités, la société civile et le corps diplomatique. Évoquant les 300.000 travailleurs migrants du pays, pour la plupart originaires du Bangladesh, le pape a appelé à "améliorer leurs conditions de vie et prévenir toute forme d'exploitation.". "Je souhaite qu'une attention particulière soit accordée aux pauvres, aux personnes âgées [...] et à la protection de la dignité des travailleurs migrants, qui contribuent beaucoup à l'édification de la société, et auxquels il faut garantir un salaire équitable", a t-il déclaré. 

Une messe géante, célébrée au stade national Sports Hub, jeudi 12 septembre, devant 50 000 fidèles a clôturé le plus long voyage apostolique du Saint Père, qui s'est envolé le lendemain pour rentrer retour au Vatican.

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