Dès son élection, le 13 mars 2013, le pape François a montré qu'il ne serait pas un pape comme les autres. En dix ans, avec un style simple et direct, il a envoyé des messages forts pour dénoncer le sort des migrants, défendre l'écologie et encourager la paix. Voici les dix dates marquantes de son pontificat.
Dès son élection, au soir du mercredi 13 mars 2013, le pape François a su imprimer son style. Depuis la loggia de la basilique Saint-Pierre, il s’est incliné pour recevoir la bénédiction des fidèles. "Priez pour moi", a-t-il demandé avec humilité. Le premier pape argentin est aussi le premier à s’appeler François en hommage à saint François d’Assise, image de la pauvreté évangélique. En dix années de pontificat, François a imposé la simplicité de son style, son charisme, son immense popularité. Mais ses phrases chocs, ses ambitions de réforme au sein du Vatican et ses prises de position qui lui ont aussi valu des inimitiés. Retour sur dix ans de pontificat marqués par 40 voyages apostoliques en dehors d’Italie, trois synodes (plus un en cours), trois encycliques et cinq exhortations apostoliques.
Quatre mois à peine après son élection, le pape François a fait son premier déplacement hors de Rome. Depuis l’île italienne de Lampedusa, il a dénoncé le sort des migrants et "la mondialisation de l’indifférence". Ce voyage annonçait d’autres gestes forts et prises de position marquantes du pape argentin, dont le père avait immigré en Argentine. Près de trois ans plus tard, en avril 2016, le souverain pontife s’est rendu sur l’île de Lesbos, dont il est revenu accompagné de 12 migrants.
Dans l’avion qui le ramenait de Rio de Janeiro, le pape François s’est exprimé sur l’homosexualité avec des mots nouveaux pour un pape. Ses propos ont rapidement fait le tour du monde. "Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour la juger ?" a-t-il répondu à un journaliste qui le questionnait sur un éventuel "lobby gay" au Vatican. Des propos qui semblaient annoncer un changement sinon sur le fond du moins dans le ton, au Vatican. Quelques mois plus tard, le portrait du pape François faisait la couverture du numéro de décembre 2013 du magazine gay américain The Advocat.
Cette année-là, trois jours avant Noël, le discours du pape François a profondément marqué les observateurs du Vatican. S’adressant à la Curie - c’est-à-dire l’ensemble des responsables du Vatican, dicastères, secrétaires d’États, tribunaux et autres administrations - le chef de l’Église catholique a tenu des propos sévères à leur encontre. Il a listé les quinze "maladies curiales" qui guettent ses membres. La maladie de se sentir "immortel" ou à l’abri des critiques, "l’Alzheimer spirituel" ou le "déclin progressif des facultés spirituelles", mais aussi le bavardage, l’hypocrisie, l’indifférence envers les autres… Un discours à la teneur spirituelle mais aussi politique qui annonçait sans doute les futures réformes de la Curie.
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C’est un texte historique qui a marqué bien au-delà de la sphère catholique. "Laudato Si’", la deuxième encyclique du pape François, porte sur l'écologie. Le pape défend une vision systémique de la création, pour lui "tout est lié" : il faut entendre dans un même cri la "clameur de la terre" et la "clameur des pauvres". Bien souvent dans son pontificat François dénoncera la "culture du déchet". Après la parution de ce texte, nombreux sont les catholiques qui ont entamé une conversion écologique. En France le label Église verte a été lancé en 2020.
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"Ah, combien j'aimerais une Église pauvre pour les pauvres !" avait déclaré le pape François quelques jours après son élection. Il expliquait ainsi pourquoi il avait choisi le nom de François, inspiré par l’exemple de pauvreté évangélique donné par saint François d’Assise. En 2017, le pape lançait la première journée mondiale des pauvres, fixée au 33e dimanche du temps ordinaire. "Ce sera une journée qui aidera les communautés et chaque baptisé à réfléchir sur la manière dont la pauvreté est au cœur de l’Évangile."
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Dans sa "Lettre au peuple de Dieu", le pape François faisait le lien entre les abus sexuels, les abus de pouvoir et les abus de conscience. Quelques mois plus tard, en février 2019, il a convoqué au Vatican les présidents des conférences épiscopales pour un sommet consacré à la pédocriminalité dans l’Église. Un sommet inédit, qui, pour certains, n’a pas eu les résultats escomptés. En France, trois ans plus tard, après avoir reconnu en 2021 la dimension systémique des abus et la responsabilité institutionnelle de l’Église, les évêques de France en visite à Rome, ont reçu le soutien du pape François. Celui-ci n’a pourtant toujours pas reçu les membres de la commission Sauvé, contrairement à ce qui était prévu.
C’était la première fois qu’un pape se rendait en Irak. Et aussi le premier voyage apostolique du pape François en dehors d’Italie après la pandémie de Covid. À Bagdad, Erbil ou Qaraqosh, le chef de l’Église catholique a rencontré des chrétiens mais aussi des musulmans fortement marqué par la guerre avec l’organisation État islamique (de 2014 à 2017). La paix est le marqueur des voyages apostoliques du pape François.
C’est un texte qui a fait vivement fait réagir dans les milieux catholiques traditionalistes. Le motu Traditionis custodes réduit drastiquement la possibilité de célébrer la messe selon le rite d’avant le concile Vatican II. Une mesure qui a été ressentie comme une forme de "persécution" par les fidèles attachés à la forme extraordinaire du rite.
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En mars 2022, le pape avait reçu des délégations de peuples autochtones du Canada. Son voyage était donc une nouvelle étape dans le "chemin de guérison et de réconciliation déjà entrepris". Le chef de l'Église catholique a présenté des excuses pour le rôle de l’Église catholique dans les pensionnats autochtones canadiens.
La mort de Benoît XVI a marqué un tournant dans le pontificat de François. Pendant près de dix ans, le pape émérite logeait au Vatican. Pour certains observateurs, sa disparition laisse "le champ libre" à François pour gouverner l'Église.
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