JavaScript is required

Oncles, tantes, cousins : quel rôle dans la famille ?

Un article rédigé par vincent BELOTTI - RCF, le 3 décembre 2024 - Modifié le 3 décembre 2024
Je pense donc j'agisOncles, tantes et cousins : quel rôle dans la famille ?

Dans la famille Lambda, je voudrai le père, la mère, mais aussi l’oncle, la tante et les cousins ! Qu’on les appelle "tonton" ou "tatie", ils font aussi partie des figures familiales. Mais quel rôle ont-ils par rapport à nos enfants ? En quoi peuvent-ils aussi les aider à grandir ? Quel soutien peut-on en attendre quand les relations avec ses propres parents deviennent difficiles ? L'éclairage d' Anne-Marie Sudry, psychanalyste et Aline Nativel Id Hammou, psychologue clinicienne spécialisée dans l'enfance et l'adolescence.

©Freepik©Freepik

Oncles et tantes, quelle particularité par rapport à des parents ?  "Ils ont un rôle à la fois différent et complémentaire.", souligne la psychanalyste Anne-Marie Sudry, qui préfère parler plutôt de "fonction parentale et maternelle. C’est à dire venir participer, accompagner l’enfant tout au long de son histoire." Une forme de co-éducation, "où oncles et tantes peuvent être des figures d’attachement pour l’enfant." complète la psychologue clinicienne Aline Nativel. "Des liens initiés par les parents eux-mêmes, d’où l’enfant pourra composer avec son oncle ou sa tante en fonction de l’affectivité que ceux-ci peuvent lui apporter." Au risque parfois de préférer ceux-ci à ses propres parents ? "Cela peut se voir." concède Anne-Marie Sudry, qui rappelle que "tout part du désir de l’enfant. C’est au final lui qui choisit la personne avec qui il va tisser des liens."

Mais qu’est-ce qui peut créer cet intérêt pour un oncle ou une tante ? Cela peut être une profession ou une passion différente, comme le ski , modélisme ou pêche à la ligne ! "C’est surtout cette façon d’être différente au monde, qui va permettre à l’enfant de s’identifier, d’avancer, de répondre à ses questions." avance Anne-Marie Sudry. Une curiosité qui fait partie de la construction de l’enfant, de même que la découverte d’une autre forme d’éducation qu’il n’aura pas forcément à la maison.

Autre apprentissage : l’histoire familiale. Comment était mon papa ou ma maman quand ils étaient petits ? Des anecdotes qu’oncles et tantes peuvent révéler, sans tomber de dans trop lourds secrets, ni "vexer ou fâcher son propre frère ou sœur !" tempère Aline Nativel. « Une façon aussi de "relâcher la pression sur certaines thématiques", comme par exemple les maths, si papa ou maman n’étaient pas brillants comme élèves en la matière !

Des cousins pour la vie

Et les cousins ? quelle place ont-ils dans la famille ? "Ce ne sont pas des frères ou sœurs. Ils ne vivent pas le quotidien des enfants et il n’y a donc pas d’enjeu de rivalité affective avec les parents." estime Anne Marie Sudry, co-auteure de "Chouchou ou mal-aimé* ". Pas de concurrence vis –à-vis des adultes, mais qui peut se retrouver sur des temps de jeu ou de comparaison « Il peut ainsi y avoir des formes de maladresse de la part des parents en mettant en avant la qualité de tel cousin", constate Aline Nativel. Reste que les retrouvailles entre cousins sont souvent des souvenirs inoubliables, comme en témoigne Véronique, qui se rappelle "avoir piqué des cigares offerts à son oncle et allumé des pétards avec ses cousins dans des silos à blé !". Des "exploits" dont on se souvient plus tard avec nostalgie et "qui font du bien, quand on est adulte." souligne la psychanalyste. 

Des cousins, amis pour la vie …voire peut-être plus. Tomber amoureux d’un cousin ou d’une cousine, une situation qui peut aussi arriver. Est-ce encore un sujet tabou ? "La loi française autorise aujourd’hui le mariage entre les deux." souligne la psychanalyste. "Tout en sachant qu’il peut y avoir des risques de consanguinité en cas d’enfant. Mais on ne choisit pas de qui on tombe amoureux !"

A contrario, un enfant peut aussi ne pas vouloir aller chez ses cousins ou oncles et tantes. Faut-il alors insister en tant que parents ? "Il faut d’abord comprendre ce qu’il se passe.", analyse la psychologue Aline Nativel, "voir avec son enfant ce qu’il ressent. Et en fonction de ses réponses, vous pourrez soit décider de l’accompagner à tisser ce lien, soit le laisser se distancier, de voir si c’est quelque chose qui peut se créer ou pas. Mais en aucun cas, forcer l’enfant."

Un rôle de confident 

Oncles, tantes et cousins…Ils peuvent aussi servir de médiateurs quand l’enfant rencontre des difficultés à dialoguer avec ses propres parents. Aline Nativel le confirme dans ses consultations. « Cela arrive notamment à l’adolescence pour certaines thématiques, comme la sexualité, où l’on sent que ses parents sont un peu fermés ou trop stricts. Ou encore appeler en priorité un oncle ou une tante quand ils ont fait une bêtise au centre commercial." Un rôle de relais pour apaiser la situation.

Un enfant qui peut aussi critiquer ses parents de ne pas avoir le même train de vie que son oncle ou tante. "Evidemment, on peut reprocher à ses parents de ne pas avoir de piscine ou de partir plus souvent en voyage." déclare la psychanalyste. "Mais c’est aussi un moyen d’engager une conversation pour se projeter dans la vie. Regarde ton oncle, pour cela, il a travaillé. Est-ce que c’est aussi l’avenir que tu envisages ?" Et puis côté positif, faire aussi remarquer à l’enfant "qu’il a de la chance de pouvoir profiter de ces occasions ! "complète Aline Nativel.

Y aura-t-il demain encore des oncles, cousins et nièces ? A l’heure de la baisse des naissances et des familles de moins en moins nombreuses, on peut se poser la question. En attendant, le plaisir de se rassembler est devenu très tendance ces dernières années, à travers les fameuses "cousinades". La plus nombreuse a eu lieu en Août 2012 en Vendée. Elle a réuni près de 5000 cousins sur les 23 000 descendants d’un couple du 17e siècle. Ce qui lui a valu d’être inscrite au Guiness book. Un record toujours à battre !


Pour aller plus loin : 

"Chouchou ou mal-aimé : libérez-vous du regarde familial" d'Anne-Marie Sudry et Catherine Siguret. Editions Denoël. 2019

 

 

 

 

"Le guide parfait du parent imparfait - Répondre aux besoins de vos enfants sans négliger les vôtres !" de Aline Nativel Id Hammou et Pauline Perrolet. editions Mango  2024

© RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Je pense donc j'agis
© RCF
Cet article vous a plu ?
partager le lien ...
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.

RCF
toujours dans
ma poche !
Téléchargez l'app RCF
Google PlayApp Store
logo RCFv2.14.0 (21796db) - ©2024 RCF Radio. Tous droits réservés. Images non libres de droits.