Nombreux sont les parents à vouloir faire plaisir à leurs enfants à Noël en leur offrant des cadeaux. Mais pourquoi ce besoin de les gâter ? Y a-t-il des règles à fixer ? Et faut-il encore leur faire croire au Père Noël ? L'éclairage de Marie Costa, coach parental et le témoignage de Laurie-Anne, maman de trois filles.
Livres d’aventure, figurines, jeux vidéos, poupées… Les enfants sont souvent très inspirés lorsqu'il s'agit de rédiger leur liste de cadeaux au Père Noël, une tradition qui s'est imposée en Occident au début du XXème siècle. Faut-il satisfaire toutes les envies de nos chères progénitures ? Décryptage au pied du sapin, avec Marie Costa, coach parental et Laurie-Anne, maman de trois filles.
Le Père Noël ne connait pas la crise. En 2023, une étude menée par Kidexpo révélait que les parents prévoyaient de dépenser 124 euros en moyenne par enfant à Noël.
Ce chiffre n'étonne pas Marie Costa. Selon la coach parental, offrir des cadeaux à leurs enfants est l'occasion pour les parents de leur témoigner leur amour : "On a envie de voir l’émerveillement des enfants quand ils ouvrent leurs cadeaux et de se dire que l'on est un parent aimant et aimé de ses enfants". Certains parents y voient même l'occasion de "rattraper" les moments d’absence pendant l’année, "même si la valeur d’un cadeau n’a rien à voir avec la valeur de son amour" précise t-elle.
Mais comment savoir ce qui fera plaisir ? La liste de Noël permet aux parents d’avoir des idées. Elle permet de plus de créer un moment d'échange entre petits et grands. "Les enfants ont évolué, ont d’autres rêves, d’autres envies. C’est un bon moyen de les redécouvrir", affirme Marie Costa.
Afin de ne pas tout condenser à Noël, Laurie-Anne a choisi d'offrir des "cartes cadeau" à utiliser durant toute l'année à ses jumelles. Ses filles n'en perdent pour autant pas de vue le portable qu'elles désirent tant. "À chaque Noël, mes jumelles le réclament" déclare Laurie-Anne. "Mais elles n'ont que 9 ans, c’est encore trop tôt !"
D’où l’intérêt d’expliquer pourquoi on ne peut pas céder à toutes les demandes des enfants. "En général, elles comprennent", souligne la maman. Quitte à renouveler la demande l’année suivante !
L'enfant est-il toujours maître de ses choix ? Qu'elle est l'influence de la publicité, celle des catalogues de jouets, ou encore des petits camarades ? Comment discerner ce qui pourra vraiment le satisfaire ?
La règle de quatre cadeaux, venue d’Angleterre peut être un repère très utile. Il s'agit de faire quatre cadeaux selon le principe suivant : un premier cadeau issue de la liste au Père Noël qui fait vraiment envie, un second correspondant à un besoin, un troisième pour un livre ou une activité à partager et le quatrième pour des chaussures ou un vêtement. Une formule bien dans l’air du temps, puisque qu’elle permet d’éviter la surconsommation et de faire des économies !
Quatre cadeaux. Mais faut-il pour autant respecter une stricte égalité dans le nombre et les montants versés à chaque enfant ? Pour Marie Costa, cela ne doit pas être une obligation : "C’est quand on commence à faire pareil qu’on compare avec son voisin.". Et il y en aura toujours un pour se sentir lésé ! Mieux vaut respecter les besoins et l’âge de chaque enfant : "Ton grand frère a envie d’un vélo cette année. Mais toi, plus tard, pour ton anniversaire, tu auras aussi un gros cadeau."
Laurie Anne maintient l'équilibre parfaite entre ses jumelles. " Le même cadeau à chacune d’elle, à part peut-être une couleur différente." Par contre, aucune restriction pour la petite dernière, ce que ses grandes sœurs acceptent très bien.
Reste cette éternelle question : faut-il continuer à faire croire au Père Noël ? Magie traditionnelle pour les uns, mensonge commercial pour les autres, les avis sont partagés.
Pour Louis*, 10 ans, "Trahir la confiance d’un enfant, ça ne se fait pas !" Julie*, 8 ans, a vite compris la supercherie en voyant les paquets dans les placards de ses parents. Et les filles de Laurie-Anne ont même éclaté de rire en découvrant la vérité. "Elles ont même trouvé très fort le fait qu’on ait pu garder un secret aussi gros pendant si longtemps !" sourit leur maman.
Marie Costa conseille de respecter les croyances de chacun. Et de citer cette grand-mère anglaise confiant à sa petite-fille « Plus tard, tu seras toi aussi le Père Noël !"
Léo*, très pragmatique, conclut : "Père Noël ou parents, peu importe : l’essentiel, c'est qu’il y ait des cadeaux !"
Des cadeaux. Oui. Mais est-ce vraiment la priorité à Noël ? Pas sûr.
Pour Marine* 10 ans, ce qui compte le plus, c’est l’ambiance familiale : "On est tous ensemble, on parle et fait des blagues !" Victor*, 8 ans partage le même avis: "L’an dernier, il y avait une fondue bourguignonne. Et celui qui perdait son morceau de viande, il avait un gage !".
Une joie que confirme Laurie-Anne pour ses filles : "Elles savent qu’elles vont retrouver leurs cousins, partager des bons moments pendant plusieurs jours , ce qui est bien différent d’un anniversaire."
Noël est ainsi aussi source d’apprentissages. "C’est l’occasion de gérer une frustration quand on n’a pas tout reçu. Et d’apprendre aussi la gratitude, à savoir dire merci." En bref, de "vrais cadeaux" qui resteront une fois les paquets déballés ... et oubliés !
* Prénoms d'emprunt
Accompagner les parents dans leur quotidien de manière pratique et décomplexée, c’est l’objectif de ce nouveau magazine. Chaque semaine, des clés et des pistes concrètes sont proposées pour guider et faciliter les relations parent/enfant grâce à des témoignages, des réponses d’experts, des bons plans... et de l’humour.
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !