En trente ans, le temps passé sur les écrans a été multiplié par trois. Les adolescents de 11 à 14 ans y passent 10h15 par semaine et leurs ainés âgés entre 15 et 24 ans, y sont pratiquement 15h. Une statistique qui inquiète de nombreux parents. Doit-on vraiment s’en inquiéter ? Comment limiter leur temps sur les écrans sans les priver de ces outils devenus indispensables ? Voici les conseils d'un spécialiste.
De nos jours, l’utilisation des écrans est devenue systématique voire obligatoire. Que ce soit pour travailler, pour remplir des documents administratifs, pour téléphoner, et même en guise de support pour les devoirs. Impossible donc de totalement se passer de ces outils. D’autant plus chez les adolescents, où ils constituent « des outils de sociabilisation très fort », dont ils ont besoin pour se construire, comme l’affirme Jean-Claude Bondaz, coordinateur parentalité pour le département de l’Ardèche.
C’est bien parce que les jeunes ont besoin de ces réseaux sociaux, qu’il ne faut pas leur interdire totalement leur usage, selon le spécialiste de la parentalité numérique. « Tous les temps d’écran ne se valent pas, explique-t-il. Un jeune qui fait de la musique assistée sur ordinateur ne va pas avoir un temps de la même qualité qu’un jeune qui va regarder des vidéos un peu bêbêtes sur Tiktok... Quoique ça fait aussi partie de la construction de perdre du temps ». Concrètement, chaque parent doit se demander si c’est un temps constructif et épanouissant pour l’enfant. S’il considère que non, alors il devra proposer à son enfant d’autres activités pour occuper ce temps vide.
Ce n’est pas parce que les écrans peuvent présenter des aspects intéressants et enrichissants, qu’ils ne présentent aucun risque. Plusieurs études ont montré l’impact d’une surutilisation des écrans sur la santé, à commencer par la vue (la plupart des myopies seraient dues à cette sur-exposition aux écrans), le sommeil (la lumière bleue empêche la mélatonine de se produire et donc empêche l’endormissement) et enfin le poids (la sédentarité entraîne une prise de poids).
Afin de se prémunir de ces effets indésirables, il est donc bénéfique de limiter le temps d’écran d’un adolescent. Si cela peut se faire par le biais de réglages sur le téléphone, « il ne faut pas se reposer que sur l’aspect technologique » car les jeunes savent souvent comment débloquer ces contrôles parentaux. Le mieux selon le coordinateur ardéchois, est « de discuter et d’accompagner aussi les jeunes dans leur usage ». Cela passe par une discussion sur les paramètres de confidentialité, sur les risques de cyberharcèlement, mais aussi sur la possibilité de rencontrer des adultes se faisant passer pour des enfants.
Une fois ces choses dites, les parents peuvent également décider d’instaurer « un cadre cohérent » avec leur propre usage des écrans et avec la typologie de leur famille. Une des règles peut être de poser les téléphones de chaque membre de la famille dans un panier le soir, ce peut être de consacrer un temps sans écran une fois par semaine, pendant lequel on peut faire des jeux de société par exemple. Autant de possibilités qui permettent à l’enfant de s’extirper des écrans et de se construire d’une manière différente et parallèle. Les temps d’activités extrascolaires et sportives entrent également dans cette logique.
Pour aider les parents, un psychiatre a imaginé un repère : la « règle du 3/6/9/12 » qui donne des balises d’âge pour établir les temps d’introduction des écrans. En somme, c’est pas d’écrans avant trois ans, ensuite un usage accompagné et très faible des écrans jusqu’à 6 ans, à partir de 6 ans un usage d’internet accompagné et après 12 ans la possibilité d’accéder aux réseaux sociaux.
Quoiqu’il en soit, et peu importe l’âge de l’enfant, l’important est « d’être vigilant » à ce que ressent son enfant. « S’il a une utilisation beaucoup trop excessive des écrans, si le besoin de reconnaissance à travers les réseaux sociaux est trop fort chez lui, ça veut dire qu’il est peut-être en train de vivre quelque chose de pas facile », illustre Jean-Claude Bondaz. Et de nuancer aussitôt : « être vigilant, ça ne veut pas dire empêchant ni culpabilisant ».
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