Anne-Gaël Guiol de la Fondation Falret nous explique les origines des troubles psychiques.
Folie ordinaire, agir pour notre santé mentale, une chronique à écouter chaque lundi sur RCF.
C’est une sacrée question. Pourquoi y-a-t-il des perturbations au cœur et à l’âme, comment les soigner ? Les savants, penseurs, religieux s’interrogent là-dessus depuis des siècles. Il y a là un mystère humain pour lequel chaque société a ses propres réponses.
Ces dernières années, les travaux de recherche médicale se sont multipliés ; ils ont donné lieu à des découvertes notables sur les facteurs aggravants ou protecteurs ainsi que sur les mécanismes biologiques et cérébraux. En résumé, les causes sont à la fois d’origine génétique et environnementale. Il y a des interactions entre les caractéristiques propres à chacun de nous –des facteurs individuels biologiques, génétiques, psychologiques- et les facteurs de risques sociaux ou environnementaux. Lorsqu’il y a une vulnérabilité individuelle, le risque de développer une maladie psychique augmente. C’est le cas à des périodes de la vie comme l’enfance et l’adolescence notamment.
Les drames familiaux, ou personnels, comme les divorces, le décès d’un proche, les problèmes de santé sont les plus susceptibles d’occasionner un déséquilibre de la santé mentale. La population française identifie aussi les difficultés financières, l’isolement, la solitude. Le lien entre pauvreté et risques accrus de problèmes de santé mentale a d’ailleurs été largement démontré. Les situations de violences, le chômage, l’utilisation de substances psychoactives telles que l’alcool et le cannabis, ont aussi des effets délétères. Tout comme les situations de crise sociale, sanitaire et économique. L’environnement peut donc préserver notre état de santé mentale comme il peut en fragiliser l’équilibre.
Certains facteurs vont vous sembler évidents mais il faut régulièrement les rappeler car ils sont importants. Une alimentation équilibrée par exemple et un sommeil de qualité. Le manque de sommeil affecte le cerveau avec des difficultés à réguler l’humeur, provoquant du stress et de l’irritabilité. Alors on ne le répètera jamais assez mais l’activité physique a également des bienfaits immenses ; ça peut-être du yoga, du sport ou une promenade en forêt. C’est le meilleur moyen de réduire son stress. Un enfant anxieux sera momentanément apaisé après 20 minutes dans la nature, et plus disponible pour écouter et dialoguer.
S’aimer tel que l’on est. Apprendre à s’accepter, à se faire confiance, à être indulgent avec soi-même. Avoir une vie spirituelle riche, porteuse de sens et inspirante. S’entourer de personnes bienveillantes. Apparemment les amis sont les meilleurs antidouleurs qui soient, c’est la science qui le dit. S’adapter aux changements aussi douloureux soient-ils. On ne peut pas se protéger contre la souffrance mais on peut s’autoriser à demander de l’aide pour affronter l’adversité et pour rebondir.
Une chronique en partenariat avec la Fondation Falret, une fondation reconnue d'utilité publique, fondée en 1841 par le psychiatre français Jean-Pierre Falret; elle accompagne des personnes souffrant de troubles psychiques et/ou en difficultés psychosociales afin qu’elles trouvent leur place dans la société et exercent pleinement leur citoyenneté.
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