On parle souvent de la crise de la quarantaine. Chez les femmes en particulier, les rôles de conjointe, de mère, de travailleuse peuvent commencer à peser à un certain âge. Pour la psychanalyste Armelle Vautrot, c'est le moment de faire de nouveaux choix, avec audace et liberté.
Armelle Vautrot s’est posé la question durant le pic de la pandémie de Covid-19. Qu’est-ce qui faisait que les pays dirigés par des femmes avaient l’air de mieux s’en sortir ? Des femmes quadra pour la plupart. Qu’est-ce qui faisait que ces femmes avaient l’air d’oser, d’endosser des responsabilités ? C'est à partir de ce questionnement qu'elle a écrit "Enfin 40 ans – Les supers pouvoirs de la femme quadra" (éd. La boîte à Pandore, 2021).
Pour les femmes, la quarantaine "statistiquement, c’est la moitié de la vie", rappelle Armelle Vautrot. "C’est formidable, on en a encore une moitié !" Là où, à 20 ans, beaucoup ont fait les choix que l’on attendait d’elles – trouver un travail, se marier, avoir des enfants – les femmes se retrouvent à 40 ans libres de ces contraintes. C’est l’occasion de "mettre en place plein de chantiers nouveaux", des chantiers que l’on aura décidés. Pour la psychanalyste, la quarantaine c’est, surtout pour les femmes, le moment où l’on redécouvre sa liberté.
Chez les hommes au moment de la quarantaine, "ce qui les préoccupent le plus souvent, c’est de vieillir", constate la psychanalyste. Les homme quadra commencent à se sentir moins sûrs de leur séduction. "Beaucoup se remettent à faire du sport, changent leurs habitudes alimentaires, ont envie de se prouver qu’ils séduisent encore…" Cela peut passer pour "des considérations un peu plus narcissiques", admet Armelle Vautrot. Mais les hommes – c’est encore le cas pour les quadra d’aujourd’hui – travailler, être chef de famille, avoir un salaire, tout cela est culturellement acquis depuis longtemps.
Ce n’est pas le cas pour les femmes. "En tant que femme, on est toujours diluée dans un complément tu du nom : on est toujours la femme de, la fille de, la mère de, la sœur de… On n’est rarement nous pour nous-mêmes."
La femme a besoin de se plaire à elle, de s’aimer elle, de s’assumer telle qu’elle est
Certes, la femme de 40 observe déjà des signes de vieillissement sur son corps. "Mais on peut se mettre au sport, se sentir dans la séduction… et surtout la séduction de soi-même." La psychanalyste note que "la femme a besoin de se plaire à elle, de s’aimer elle, de s’assumer telle qu’elle est". Pour les y aider, il existe une multitude d’approches psychocorporelles, en lien avec le théâtre, la danse ou le mime.
La psychanalyste nous invite à renverser notre regard : ce n’est pas un moment de "décrépitude" mais "un vrai moment d’énergie" ! Armelle Vautrot insiste là-dessus, il faut garder du temps pour soi, savoir dire non, savoir déléguer… Il ne s’agit pas d’être égoïste mais d’exister un peu plus pour soi-même.
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