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Loi asile et immigration, la fin d'un certain droit d'asile en France?

RCF, le 28 février 2018 - Modifié le 27 février 2024
Le Temps de le direLoi asile et immigration, la fin d'un certain droit d'asile en France?
Mercredi dernier, présentant le projet de loi asile et immigration, Gérard Collomb rappelait la volonté d’accueil et d’humanisme de la France.
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'J’aimais aimer et, aimant aimer, je cherchais qui aimer.' Citant saint Augustin, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a martelé mercredi 21 février 2018 que la France aura toujours une volonté d’accueil et d’humanisme. 'Nous sommes portés à l’altruisme', a-t-il ajouté lors d'une séance à l'Assemblée nationale sur le projet Asile et immigration. Des paroles fortes, qui laissent dubitatives plusieurs associations quant au projet de loi annoncé.
 

'Il y a 60 ans le mot réfugié ça voulait dire plutôt des héros, des révolutionnaires, des résistants, des personnes qui se battaient pour la liberté, aujourd'hui on parle de chiffres...'

 

'Crise' des migrants, Qui protège-t-on?

'On parle depuis 2015 de crise des migrants, et depuis une trentaine d'année de la migration comme étant un problème', constate Alice Barbe, de l'association Singa, qui note 'de plus en plus de clivages autour de la question de l'accueil des migrants. 'Il y a 60 ans le mot réfugié ça voulait dire plutôt des héros, des révolutionnaires, des résistants, des personnes qui se battaient pour la liberté, aujourd'hui clairement non, on parle de chiffres, de crise, de problèmes...'

Contrairement au but affiché de 'renforcer la protection' d'un certain nombre de personnes vulnérables, le projet de loi asile et immigrationserait fondé uniquement sur une logique sécuritaire et signerait la mort d’un certain droit d’asile en France. 'Le gouvernement nous dit c'est un texte qui vise à protéger les personnes demandeuses d'asile et réfugiées qui cherchent protection en France : si on regarde le texte précisément ce n'est pas du tout le cas puisque même les demandeurs d'asile sont touchés par les restrictions', explique Sarah Belaïsch de la Cimade.

 


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La réduction du délai de recours

Au cœur de la démarche de demande d'asile, le récit que doit faire le réfugié s'il veut que sa demande aboutisse. Or, l'une des restrictions porte sur ce point précis et c'est notamment ce qui déplaît aux associations. Le délai pour déposer un recours contre un refus d'obtention du statut de réfugié de la part de l'Ofpra passe en effet d'un mois à 15 jours. 'Une mesure qui empêchera les personnes de faire le droit au recours', car il faut pour cela apporter des éléments nouveau à son récit, apporter également des preuves de ce que l'on a vécu et rédiger le tout en français.

'Une mesure curieuse, pour Violaine Carrère, du Gisti, quand on sait qu'aujourd'hui il y a une obligation légale pour l'administration qui est de recueillir dans les trois jours - 10 jours en cas d'afflux massif - les demandes d'asile. Et que aujourd'hui les délais par exemple à Paris sont autour de deux mois !'

 


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La fin d’un certain droit d’asile en France ?

Si ces restrictions sont jugées très importantes par les associations, elles n'ont pourtant pas commencé avec ce projet de loi, comme le remarque Sarah Belaïsch. 'Ce projet de loi c'est vraiment la continuité de la politique qui est menée depuis l'arrivée au pouvoir de ce gouvernement.' Elle dénonce 'sur le terrain des pratiques très très dures, abusives et illégales, des refoulements quotidiens aux frontières, du harcèlement des personnes migrantes à la rue, dont les tentes sont lacérées, des sacs de couchage qui jetés aux ordures...'

 

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