Il y a deux ans jour pour jour, un incendie ravageait la cathédrale Notre-Dame à Paris. Depuis ce jour, un immense chantier a débuté pour sécuriser l'édifice avant de le restaurer.
C'est un grand chantier qui est en cours depuis deux ans et l'incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Il a d’abord fallu retirer l’échafaudage qui était installé au moment de l’incendie et qui entourait la flèche. Un travail minutieux. 40.000 pièces de métal avaient été endommagées par la chaleur des flammes. Il a aussi fallu évacuer le grand orgue de la cathédrale qui lui avait été relativement épargné.
Tout cela a été fait et depuis début mars, les équipes s’affairent à une nouvelle étape majeure : la sécurisation des voûtes. Des très grands demi-cintres en bois ont été bâtis sur mesure pour soutenir six voutes, fragilisées durant l’incendie et souvent calcinées. Pour les sécuriser, c’est un travail considérable, possible grâce à un très grand échafaudage au sein de Notre-Dame et une équipe de cordistes, une quarantaine d'hommes, suspendus à des cordes, à l'aide d'un baudrier, pour accéder à des endroits difficiles.
"On vient enlever un à un l’ensemble des bois de la croisée qui sont des éléments de la charpente médiévale et ensuite on vient consolider avec des éléments de plâtre et de filasse. On se déplace sous ces chantiers pour accéder au plus près des voûtes par le dessus. On travaille toujours suspendus, sur des cordes, sous les planches", explique Xavier Rodriguez, le président directeur général du groupe Jarnias dont font partie les cordistes. Il constate déjà un fort engouement autour de ce métier, et reçoit chaque jour de nombreux CV.
La route est longue puisque le chantier devrait encore durer 3 ans. Le président de la République a fixé à 2024 l’objectif pour rendre la cathédrale au culte et accessible aux visites. "L'engagement sera tenu", réaffirme Emmanuel Macron ce jeudi, venu visiter la cathédrale.
Après la phase de sécurisation, qui devrait se terminer cet été, viendra la restauration, possible grâce à de nombreuses études. Par exemple, la sélection de 1 000 chênes pour rebâtir la flèche, tombée dans les flammes. Elle sera reconstruite à l’identique, comme celle d’Eugène Viollet-le-Duc.
Un vaste projet de recherche de pierres a par ailleurs été lancé par l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame et le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). "Il y a selon leurs emplacements dans la structure des pierres différentes. Les carrières qui ont servi à la construction de Notre-Dame ne sont plus accessibles. Il faut donc trouver des carrières de substitution. Si on a un mauvais choix, cela peut provoquer des désordres importants", souligne Aline Magnien, directrice du Laboratoire de recherche des monuments historiques (LRMH) rattaché au ministère de la Culture.
En parallèle du chantier de restauration existe le "chantier scientifique Notre Dame". Ce sont des recherches menées par 175 chercheurs du CNRS, en collaboration étroite avec le Ministère de la Culture. Plusieurs groupes de travail sont à l’œuvre pour étudier les matériaux, la structure, l’émotion liés à cet édifice historique. Mais aussi l'acoustique des lieux qu'il faut veiller à préserver. Dans le drame de cet incendie, il y a eu une conséquence heureuse : les chercheurs ont eu un accès précieux à la cathédrale. "Ce qui est exceptionnel c’est l’accessibilité à différentes parties du chantier. Il est possible d’étudier la polychromie grâce à l’échaufaudage. On fait de belles découvertes sur des choses qui n’étaient pas accessibles avant l’incendie. On comprend mieux Notre-Dame", assure Philippe Dillmann, directeur de recherche au CNRS et co-animateur de ce chantier.
Concernant les travaux de sécurisation, ils ont été rendus possibles grâce aux dons. 833 millions d’euros ont été récoltés auprès de 340.000 donateurs. Une somme qui constitue le seul financement de ce chantier.
"L’élan de générosité ne faiblit pas, on continue de recevoir des dons. Il y a toujours une émotion et un intérêt qui ne sont pas retombés après l’incendie. Tout le monde s’est porté au chevet de la cathédrale et veut œuvrer à sa renaissance", se réjouit Jérémie Patrier-Leitus, directeur du développement et de la communication de l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame.
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