Le festival Arabesques, dirigé par Habib Dechraoui, offre une scène aux artistes du monde arabe, au-delà des conflits. Un lieu d’expression libre et de partage, où l’art devient un vecteur de paix et d’unité.
Le festival Arabesques, rendez-vous incontournable de la culture arabe à Montpellier depuis 2006, s'ouvre une nouvelle fois sous la direction de Habib Dechraoui. À travers ce festival, l'artiste et organisateur cherche à offrir une plateforme aux voix du monde arabe, qu'elles viennent de Palestine, du Liban ou encore de Syrie. Mais dans un contexte mondial marqué par les conflits au Moyen-Orient, comment Arabesques fait-il face à ces réalités ?
Lorsqu'on interroge Habib Dechraoui sur l'influence des guerres au Moyen-Orient sur la programmation du festival, sa réponse est claire : le festival ne cherche pas à réagir aux événements géopolitiques, mais plutôt à offrir un espace d'expression aux artistes qui, eux, vivent ces conflits au quotidien. Il précise : « Nous sommes connectés avec la scène palestinienne, libanaise, jordanienne, syrienne, égyptienne et libyenne. Beaucoup de jeunes artistes vivent ce conflit, on les accueille et on leur donne la parole. »
Ainsi, Arabesques permet à ces artistes, non pas parce qu’ils viennent de régions en guerre, mais parce qu’ils apportent une « matière artistique » en cohérence avec la direction du festival, d’être entendus. Un engagement qui fait d'Arabesques un lieu de rencontre et de partage, loin des tensions internationales.
Pour Habib Dechraoui, Arabesques est bien plus qu’un simple festival de musique : c’est un « havre de paix ». « C’est un festival d’expression libre où on a le droit de ne pas être d’accord, d’être triste, de faire des cauchemars après tout ce qu’on voit », confie-t-il. En offrant une scène à des artistes venus de régions souvent marquées par la violence, Arabesques se veut un lieu de réconciliation, où chacun peut exprimer son art en toute sérénité.
Les artistes palestiniens, par exemple, trouveront une place au festival, non pas pour incarner la guerre, mais pour partager leur vision du monde à travers la musique. Cette approche fait d’Arabesques un festival unique en son genre, un espace où l'art et la paix se rejoignent.
Cette année encore, Arabesques met en avant de nombreuses artistes féminines. Habib Dechraoui précise que cela n'a rien de prémédité : « Je ne fais pas ma programmation en fonction du sexe, jamais, mais en fonction de la qualité artistique. » Il se trouve que cette année, de nombreuses femmes, toutes engagées et avec des histoires à raconter, figurent parmi les têtes d'affiche. Des artistes comme Souad Massi, Rasha Nahas ou Kamilya Jubran marqueront cette édition. Pour Habib, c’est une excellente occasion de « mettre beaucoup d’artistes femmes de grande qualité à l’honneur ».
Le succès d'Arabesques s’explique par sa singularité. « La singularité que propose Arabesques s’inscrit dans un paysage artistique et musical presque désert en France », note Habib Dechraoui, avant de souligner l’importance des initiatives de l’Institut du Monde Arabe. Alors que les programmations mettant en lumière la scène artistique arabe en France ne sont pas nombreuses, Arabesques offre une alternative rare et précieuse, attirant un public varié, de toutes les générations et de tous horizons.
Pour Habib, la force d'Arabesques réside aussi dans son atmosphère chaleureuse et familiale. « En ces temps troubles, c’est quelque chose dont on a besoin », conclut-il. Et c’est bien là que réside l’essence du festival : un lieu de rassemblement, de partage et de découverte, où l'art devient un vecteur de paix et d’unité.
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