Une nouvelle proposition de loi qui vise à encadrer le métier d’influenceur arrive à l’Assemblée nationale ce mardi 28 mars. Très commentée ce week-end suite à la publication d’une tribune signée par des stars des réseaux sociaux, la proposition de loi est finalement vue favorablement par les influenceurs les plus importants, qui pointent cependant des limites.
Promotion de casinos en ligne, crypto-monnaie, ou même chirurgie esthétique. Ils sont les nouveaux eldorados des influenceurs. Une publicité parfois déguisée destinée aux plus jeunes et qui peut se révéler dangereuse. Face à ces malversations, une proposition de loi qui vise à “lutter contre les arnaques et les dérives des influenceurs sur les réseaux sociaux” arrive ce mardi 28 mars à l’Assemblée nationale. Les députés doivent définir la profession d’influenceur et fixer un cadre juridique clair.
Depuis plusieurs jours, la proposition de loi suscite de vives réactions sur les réseaux sociaux. Une tribune publiée dans le JDD ce week-end appelle même les députés à ne pas casser “le modèle vertueux” des influenceurs. Il n’a fallu que quelques heures pour que les têtes d’affiche des signataires fassent machine arrière. Parmi eux, le premier Youtuber Squeezie, mais aussi d’autres vidéastes comme Natoo, Seb ou l’ex-numéro 1 Cyprien Iov. Tous sont des poids lourds de l’influence en ligne mais se désolidarisent d’une tribune qu'ils “n’avaient pas lue”. “Un accord de principe avait été validé par messages”, précise-t-on du côté des stars des réseaux sociaux.
Le rétropédalage des plus importants créateurs de contenus offre une publicité gratuite à la proposition de loi. D’abord défavorables à l’adoption d’une telle loi, plusieurs influenceurs soutiennent désormais un texte qui vise à pointer du doigt des influenceurs jugés peu éthique.
En premier lieu, l’objectif de la loi était de donner une définition claire de ce qu’est “un influenceur” aujourd’hui en France. Souvent rattaché à d’autres régimes peu comparables, le statut est désormais clair. L’influenceur est “une personne physique ou morale qui crée et diffuse par un moyen de communication électronique, des conseils et contenus faisant la promotion de produits ou de services en contrepartie d’un bénéfice économique ou d’un avantage en nature”, peut-on lire sur le site de l’Assemblée nationale.
Si la proposition de loi qui arrive à l’Assemblée nationale est “une bonne nouvelle”, “un bon premier pas”, elle possède également ses limites. Concrètement, la loi prévoit des produits interdits à la promotion sans autorisation préalable. Cependant, pour Maître Raphaël Molina, “on ne sait ce que seront demain les nouvelles escroqueries à la mode. La loi fige la situation aujourd’hui telle qu’on la connaît. Mais il faut pouvoir la faire évoluer”, appelle l’avocat en droit spécialisé dans l’influence marketing.
Avec une évolution quasi-permanente des modes de consommation sur les réseaux sociaux, l’appareil législatif aura sûrement du mal à tout le temps s’adapter aux nouvelles dérives liées aux techniques d’influence. “La loi ne va pas tout régler, mais elle va laisser à des décrets le soin de l'évolution”, se défend le co-dépositaire de la proposition de texte Arthur Delaporte, député socialiste.
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