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Course au Tombeau : le sprint de la foi, par Arnaud Bouthéon

Un article rédigé par Arnaud Bouthéon - RCF, le 5 avril 2024 - Modifié le 5 avril 2024
Plus vite, plus haut, plus fortCourse au Tombeau : le sprint de la foi, par Arnaud Bouthéon

LA CHRONIQUE D'ARNAUD BOUTHEON - Après le Carême, le Christ est ressuscité. Pendant la vigile de Pâques se passe le plus grand chapitre sportif des Evangiles. Arnaud Bouthéon revient sur le sprint au tombeau des apôtres Pierre et Jean.

Le tombeau de Jésus-Christ. © PixabayLe tombeau de Jésus-Christ. © Pixabay

Le sprint au tombeau ! Le Christ est ressuscité. Il est vraiment ressuscité ! Nous avons pu parler du Carême, ce temps de préparation, de renoncement et d’ascèse pour les athlètes, et bien c’est fini, nous sommes passés - la Pâques est un passage - de la mort à la vie. Nous avons pris l’intervalle comme le disent les amoureux de rugby. C’est donc un temps de grande joie et de libération. Je repense à ce magnifique et court récit de Giono - L’homme qui plantait les arbres - qui illustre le travail lent et patient d’un bon paysan obstiné, Elzéard Bouffier, athlète de Dieu – l’expression devenue célèbre nous vient de Giono - qui inlassablement, a su redonner vie à tout un territoire, apportant la semence, puis l’eau, puis les habitants… Giono a écrit également Regain, qui évoque le même sujet, dans l’amour d’un homme et d’une femme, blessée, perdue et recueillie. C’est la renaissance d’un village, des liens familiaux et sociétaux, et emplis d’espérance en l’avenir à travers le rejaillissement de la vie ! 

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Pendant la vigile de Pâques, le texte de l’Exultet magnifie tout cela. Mais évoquant la résurrection, je ne peux éluder le plus grand passage sportif des Évangiles !

Le sprint au tombeau

Ce passage est la fameuse course au tombeau. Je vous fais le pitch : Jésus apparaît aux saintes femmes - pourquoi des femmes, un pasteur protestant expliquait que c’était une stratégie de Com, pour que la nouvelle se répande plus vite et booster le buzz, et bref je trouve cela un peu misogyne - mais bon, je continue. La nouvelle parvient aux oreilles de nos apôtres, groggy et sonnés par la mort de leur seigneur tels Benoît Saint Denis face au crochet du droit de Poirier dans la cage de MMA… et donc, là est le début du sprint... le démarrage de nos champions, Pierre et Jean, Jean ou Pierre, et c’est Jean qui le raconte. Aux commentaires, il tient la plume, tel Antoine Blondin…

Jean est plus jeune, sa foulée est longue et légère et il dépose Pierre, est-ce sa forme physique, sa jeunesse, mon mental, sa foi ? Nous ne le saurons pas mais Jean l’écrit et le redit deux fois. Le disciple que Jésus aime arrive plus vite et avant son aîné au tombeau, il gagne la course, mais, mais… il décélère et s’arrête, pour attendre Pierre, et le laisser arriver pour entrer le premier, primus inter pares, lui le lourdaud qui a renié trois fois, lesté par sa trahison. Le jeune laisse le plus âgé voir de ses yeux vus ce tombeau vide, et le suaire rangé. Puis Jean entre « Il vit et il crut ». 

Une obéissance adulte et sainte à l'Eglise

J’y vois une explication que je m’applique à moi-même : celle d’une obéissance adulte à l’Église, qui dans son péché, est sainte. Tous les saints ont obéi. Même dans la ténèbres et l’incompréhension. Les laïcs sont plus souples, plus agiles, plus rapides mais peut-être faut-il à un moment donné, consentir et obéir à un autre que soi, et dont nous acceptons en pleine liberté, d’être les héritiers. La course au tombeau, c’est l’Église, des clercs et des laïcs, de la sagesse et de la jeunesse, de la foi et du doute, de la lâcheté et de la fidélité mais elle est unie et réconciliée au pied du tombeau, comme elle était dispersée au pied de la croix, et elle partage sans mots - c’est ineffable - cette foi en la résurrection, comme le Christ l’avait promis. 

Le geste juste, sportif et chrétien, ce sera – pour les parisiens, d’aller voir ce beau tableau de la course au tombeau dans l’église de la Madeleine, dont une chapelle est dédiée aux sportifs. Très beau tableau de François-Xavier de Boissoudy, montrant nos deux athlètes Pierre et Jean, échevelés et courant !  Mais plus simplement, mon encouragement serait en cette période de joie pascale, d’essayer d’être plus enthousiaste et de nous réjouir davantage que de nous plaindre. Cela passe souvent par un décentrement. Alors, essayons d’être enthousiaste - c’est étymologiquement être transportés par Dieu - pour diffuser davantage de joie et peut être de foi, autour de nous !

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Plus vite, plus haut, plus fort
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