Ce mercredi 18 janvier sort "Le chant des vivants", le nouveau film de Cécile Allegra dont RCF est partenaire. Elle y raconte le parcours de celles et ceux qui ont survécu à la longue route de l’exil, et leur combat pour se reconstruire.
"Le chant des vivants" est un film pensé pour créer le débat. Il raconte la force de vie de jeunes migrants, leur cheminement pour se redresser et reconstruire leur vie. Pour panser leurs plaies, l’art et la musique sont des outils efficaces, sur lesquels s’appuient la réalisatrice et le compositeur Mathias Duplessy. Il a travaillé avec les survivants pour qu'ils mettent leur histoire en chanson. Résultat : des récits émouvants et poétiques, sincères et profonds qui marquent le spectateur.
"Quand j’ai pris la plume, c’est comme si j’avais ouvert une porte". David Summa est l’un de ces jeunes survivants qui n’ont pas d’autre choix que de fuir leur pays. Mettre en chanson sa traversée de l’enfer lui a permis d’enterrer des choses qui le hantaient : "chanter nous a permis de nous dégager des souffrances vécues sur la route".
Très sensible à la cause des personnes migrantes, Cécile Allegra dénonce le sort qui leur est réservé. Elle jongle entre l’extrême gravité des itinéraires et le bonheur de se sentir vivant. En 2016, considérant que "filmer ne suffit plus", elle crée l’association Limbo, qui œuvre à sensibiliser et reconstruire. Le film suit le travail de cette association, en soulignant les différentes histoires, origines et parcours des personnes migrantes. La réalisatrice souhaite "forcer le regard", souligner que toutes les histoires ne se ressemblent pas.
"Le chant des vivants" est un film en communion avec les spectateurs, qui alerte mais laisse de l’espoir. Le pari de la réalisatrice est de faire entendre des paroles et des mélodies fortes. Le tout dans un "film pensé pour les 10 à 99 ans". Et Bénédicte Fiquet, qui s’occupe de personnes exilées à la Cimade, applaudit "un cinéma qui permet de changer les regards".
Surtout, Cécile Allegra met en lumière la traversée de la Libye, cette "machine à broyer qu’on connait très très mal", terre de tortures et d’exactions inhumaines. Témoin de ces violences, de ces viols, de ces meurtres, David Summa compte parmi ceux qui prennent la parole. Parler lui a permis de "se libérer de ces fardeaux". "La Libye c’est pire que l’enfer", ajoute-t-il. Hélas, le pays est un point de passage stratégique pour ceux qui fuient leurs pays.
"Une victime d’atrocités dérange". Cette phrase de Primo Levi, survivant des camps de concentration, est tristement actuelle. Encore aujourd’hui, il est plus simple de fermer les yeux sur les tortures infligées aux migrants. "Certains prennent le soin d’utiliser des euphémismes pour éviter d’infliger une violence insoutenable", souligne la réalisatrice. Cette pudeur ne cache pas la dangerosité des parcours migratoires, et rappelle que la "parole est le lien vers l’autre, c'est la restauration de la passerelle vers l’humanité".
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